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Maïs : les producteurs se défendent contre la déferlante médiatique

Avant son congrès, l’Association générale des producteurs de maïs propose une meilleure gestion des eaux de pluie et répond à certaines idées reçues. 

Boucs émissaires de l'été, les producteurs de maïs irrigué ont mal digéré les multiples accusations des médias héxagonaux les tenant pour responsables de la sécheresse estivale. A dix jours de son congrès qui se tiendra à Bordeaux les 13 et 14 septembre prochains, l’Assemblée générale des producteurs de maïs (AGPM) a réagi en organisant une conférence de presse afin de remettre les pendules à l’heure. L’occasion de rappeler les progrès accomplis par la filière maïs ainsi que les pistes pour une meilleure gestion des ressources en eau disponibles.

Irriguer est primordial, pour l’AGPM

Jugés pour responsables de la sécheresse pour leur recours aux réserves d’eau françaises, les producteurs de maïs ont tenu à répondre point par point aux accusations répétées de cet été. D’abord, les surfaces irriguées ne représentent «qu’un hectare sur quatre», comme l’a rappelé le président de l’AGPM, Christophe Terrain, ajoutant que les surfaces de maïs irriguées sont stables depuis dix ans, avec une moyenne située à 880.000 ha (820.000 ha pour 2005), tandis que le total de surfaces agricoles irriguées se situe en France à 1,9 million d’hectares. De plus, l’apport supplémentaire d’eau assure «une stabilité des rendements», a-t-il expliqué. «L’irrigation nous a permis de sauver les rendements cette année, qui devraient se situer en moyenne à 81 q/ha, alors que les maïs secs ont perdu 60 % de rendement», a souligné le président.

De plus, d’après l’AGPM, «l’irrigation participe à la structuration du tissu rural et au maintien d’exploitations de taille moyenne», rappelant les résultats d’une étude du Cemagref de 1998 selon laquelle «l’irrigation génère deux fois plus d’emplois sur un même hectare».

La solution de l’AGPM : les retenues de substitution

Pour pallier au problème de disponibilité de l’eau pour l’irrigation, l’AGPM propose de développer le stockage de l’eau notamment «sous forme de retenues de substitution». «La France ne manque pas d’eau, seul 1% de l’eau de pluie est utilisé en France par l’agriculture», assure Christophe Terrain qui entend bien relancer des projets restés en suspens. Ceux-ci s’orienteraient vers la construction de petites structures. A la question du financement, le président estime qu’ «il faudra prévoir un cofinancement entre les agences de l’eau, les collectivités territoriales et les agriculteurs».

La réduction des surfaces de maïs, prônée récemment par l’actuelle ministre de l’Environnement, Nelly Ollin, a été abordée. Mais par quelle culture remplacer le maïs ? Le blé, par exemple. «Avec un écart de rendement de 30 à 40 q/ha par rapport au maïs, la chute de revenu est considérable». Avec des résultats peu encourageants notamment cette année, le pois et le tournesol sont également écartés. Reste le sorgho dont une récente étude de l’Inra soulignait l’intérêt notamment en terme de résistance à la sécheresse. Mais les aptitudes agronomiques ne suffisent pas. «Il n’y a pas de marché», estime Christophe Terrain avant de conclure : «Bref, les cultures de remplacement ne sont pas au rendez-vous.»

Rétablir certaines vérités

Cette conférence a été l’occasion pour l’AGPM, qui admet son «défaut de communication», de remettre les pendules à l’heure après l’acharnement de certains médias cet été. «On a besoin de se prendre en charge et expliquer pourquoi on fait du maïs», reconnaît le président. «Le maïs a un bon capital sympathie mais les citoyens ignorent son utilisation», constate-t-il avec regret.

L’AGPM a ainsi souligné les efforts accomplis par la profession. «Nous avons créé des outils de gestion de l’eau et amélioré les performances du matériel d’irrigation. Nous avons ainsi réduit de 20 % les prélèvements d’eau depuis vingt ans», a insisté Daniel Martin, président de la section Irrigant de l’AGPM. De plus, la recherche variétale orientée vers des maïs plus résistants à la sécheresse a participé au recul de l’irrigation.

Jean-Pierre Renoux d’Arvalis est venu prêter main forte à l’AGPM. «Le maïs ne serait pas la première céréale cultivée au monde s’il était resté sur son territoire d’origine, ses plus grands bassins de production sont ailleurs», a t-il déclaré avant de revenir sur l’histoire de la culture du maïs : «Les premières variétés cultivées ne sont pas arrivées en France en juin 1944 sous forme hybride, il est là depuis le 18e siècle.»

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