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Spécial Nutrition animale
Luzerne : 2,4 t de protéines par hectare

Sur les 300.000 ha de luzernes cultivés en France, 70.000  sont dédiés à la déshydratation, principal débouché marchand de la production. Avec 800.000 t de luzernes déshydratées, dont 80 % de Champagne-Ardennes, l’Hexagone est le 2e producteur européen derrière l’Espagne. Quelque 70 % sont consommés dans les élevages locaux. Le reste est exporté, en majorité vers les pays limitrophes tels que la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et l’Allemagne.
Les ruminants représentent 75 % des débouchés de la luzerne déshydratée. L’autre quart est consom­mé par les lapins et les chevaux. « Elle peut représenter jusqu’au tiers de leurs rations, selon Coop de France Déshydratation. La luzerne est la source de protéines la plus efficiente à l’hectare, avec 2,4 t/ha, contre 0,9 t/ha pour le soja. »
Aujourd’hui, la luzerne déshydratée serait peu traitée par les courtiers, car il existe un quasi monopole de Désialis (environ 75 % des volumes), qui vend la majorité en direct. « Une tendance qui existait déjà il y a cinq ans, mais qui s’est accentuée avec les problèmes de la précédente campagne, estime un courtier du cabinet Montenay. Ainsi, beaucoup d’affaires ont été traitées très tôt cette année. » « Les prix sont assez élevés et les taux d’engagement importants », confirme Florent Pugibet, responsable Marchés et marketing chez Désialis. Le groupe commercialise la majorité de ses volumes entre janvier et mai. Par ailleurs, cette année, « les taux de protéines sont bas, autour de 16,5 %, alors qu’ils tournent généralement autour de 18,5 %. Nous attendons la quatrième coupe. » Pour rappel, ce sont les premières et quatrièmes qui sont très riches en protéines.

L’exigence d’un prix rémunérateur à la production
« La contrainte majeure est le prix au producteur, qui doit être assez incitatif par rapport aux autres cultures, explique Florent Pugibet. C’est un marché de niche, mais nous sommes tout de même, plus ou moins reliés aux grands marchés. Néanmoins, quand les marchés protéique ou énergétique enregistrent de grandes variations, nos prix suivent de façon plus lente et modérée ».
Et d’ajouter: « Les stratégies d’achats et de ventes ont bien évolué depuis dix ans. Avant, un même client qui avait un contrat sur l’année, en a maintenant dix, pour mieux se protéger de la volatilité des prix. au final, cela nous arrange également. »
« Depuis deux ans, nous arrivons à maintenir nos surfaces en luzernes. Et nous sommes assez optimistes pour l’avenir. Après, c’est le verdissement de la Pac qui donnera, ou non, un coup d’accélérateur aux surfaces sous luzernes », conclut Florent Pugibet. Sachant que depuis l’arrêt de l’aide à la production, le 1er avril avril 2012, des derniers 33 €/t, la filière est d’autant plus confrontée aux coûts d’approvisionnement et de fonctionnement des usines.

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