Huiles végétales
Lesieur dévoile sa stratégie en faveur du développement durable d'ici 2020-2023
Le producteur d’huile s’inquiète de la baisse des surfaces de tournesol classique (ou linoléique) au profit de la qualité oléique, qui pourrait atteindre les 90 % pour la campagne 2020/2021.
Le producteur d’huile s’inquiète de la baisse des surfaces de tournesol classique (ou linoléique) au profit de la qualité oléique, qui pourrait atteindre les 90 % pour la campagne 2020/2021.
À l’horizon 2023, la société Lesieur a annoncé souhaiter s’approvisionner en graines françaises (tournesol et colza) à hauteur de 100 %, lors d’une conférence de presse à Paris le 20 février. Mais parmi ces graines se trouve celle de tournesol oléique, « actuellement très demandée et très chère », juge Marie Saglio, directrice générale de la société. Courant février et sur la récolte 2019, la prime oléique (différentiel de prix entre la graine oléique et classique) tourne autour des 55 €/t sur les différentes places hexagonales. « La proportion est environ 70 % de production de graines de qualité oléique et le reste de qualité classique pour la présente campagne 2019/2020 en France. Mais des traders nous indiquent que la tendance pour 2020/2021 est une augmentation des semis de qualité oléique, qui pourrait atteindre 90 %, contre 10 % pour la qualité classique! », s’alarme la directrice générale. Ceci en raison des prix incitatifs pour les producteurs, et d’une demande pressante, notamment en provenance des sociétés McCain ou encore PepsiCo (par l’intermédiaire de sa filiale Lay’s), rapporte cette dernière. En conséquence, se fournir en graine classique moins chère en France s’avérerait très compliqué si ce scénario se vérifiait, et forcerait le géant des huiles à davantage se tourner vers l’importation, en provenance par exemple d’Ukraine. « Il faudrait, dans cette hypothèse, que l’intégralité des 10 % des graines standards hexagonales nous revienne pour respecter nos engagements de nous sourcer à hauteur de 100 % de graines nationales, mais d’autres pays sont preneurs », déplore Marie Saglio. Pour remédier à ce problème et préserver les surfaces de tournesol classique hexagonales, l’industriel a annoncé vouloir développer la contractualisation avec les agriculteurs. Ceci afin de proposer une meilleure rémunération à ces derniers, souligne la directrice générale. Choix difficile, car « la grande distribution est très pressante. Ainsi, Lesieur supportera les surcoûts », alerte Marie Saglio. Autre défi de taille pour respecter l’engagement de s’approvisionner à 100% en graines française : le produit de marque Isio 4, à base d’huile de lin. « Nous sommes obligés d’importer de la graine de lin, la production française étant destinée à l’industrie textile. Nous espérons donc la développer durant les prochaines années », déclare la directrice générale.
5 millions de litres d’huile bio en 2023
De manière plus globale, Lesieur a pour objectif à l’horizon 2023 de se sourcer à hauteur de 50 % en graines issues de partenariat entre l’agriculteur et l’huilier. Autre projet: « faire progresser la part d’huile bio produite et offerte par la société, passant de 2 % à 5 %, soit 5 millions de litres », indique Fabien Razac, directeur marketing. Sur la même échéance, l’industriel souhaite améliorer la traçabilité des produits, en inscrivant des QR codes sur les bouteilles vendues en grandes surfaces. « Nous n’avons pas encore d’objectif quant au degré de précision de la traçabilité. Cela peut être dans un premier temps à l’échelle du département, ou d’un groupement d’agriculteurs », précise le directeur marketing.
À l’horizon mai 2020, les trois produits phares de Lesieur que sont Frial (huile de tournesol oléique), Coeur de tournesol (huile classique) et Fleur de colza « respecteront la norme Zéro résidu de pesticides », signale Fabien Razac.