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COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Les prix du colza européen clôturent en légère hausse, malgré un contexte baissier sur les oléagineux

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 12 et le 19 juin 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

© Généré par l'IA

Les prix du colza ont progressé sur Euronext et, par ricochet, sur le marché physique français entre le 12 et le 19 juin. Le niveau et la qualité de la récolte eu-ropéenne continuent de soulever des inquiétudes, alors que les pluies continuent d’arroser l’Europe de l’Ouest. En Allemagne, la récolte de colza est estimée en repli de 8 % d’un an sur l’autre. En Ukraine, la Commission européenne s’attend à un recul de la production de 12 %.

Ailleurs dans le monde, les perspectives sont bien plus positives pour les récoltes d’oléagineux. Les conditions de culture sont satisfaisantes sur les semis de canola canadien, et ce alors que les semis sont maintenant quasiment terminés dans les trois principales provinces productrices. Des pluies ont favorisé le développement des semis sur les Prairies et en Australie

Les analystes de Oil World s’attendent à une progression de la production mondiale de soja de 7,1 % d’un an sur l’autre. Les conditions de culture sont notées bonnes à très bonnes sur 72 % des surfaces aux États-Unis, un chiffre bien supérieur à celui de l’année passée, et ce malgré des inquiétudes quant aux températures élevées et au manque de précipitation survenues après la publication du rapport Crop Progress. Le consultant privé Soybean & Corn Advisor a laissé inchangées ses prévisions pour la récolte de soja 2024 en Argentine et au Brésil, tandis que la Conab (agence d’État brésilienne) a révisé en baisse la récolte brésilienne à 147 Mt, sous l’USDA à 153 Mt. Les prix du soja et des tourteaux ont ainsi plus fortement reculé sur les échéances éloignées que sur le spot sur le CBOT entre le 12 et le 19 juin. Le projet de taxation des industriels au Brésil semble reporté, d’après l’analyste StoneX. Ceci a donc rassuré le marché. 

Au Canada, les prix du canola évoluaient en forte baisse, au plus bas depuis fin avril. Les exportations cumulées décrochent en 2023-2024 par rapport à la campagne précédente. La baisse des prix devrait permettre au canola canadien de regagner en compétitivité sur le Japon et le Mexique.

Les prix de l’huile de palme suivaient le mouvement baissier des oléagineux d’Amérique du Nord et clôturaient en forte baisse sur les échéances éloignées. D’après Regina Koh, analyste spécialisée dans les marchés asiatiques de l’huile de palme pour Fastmarkets-Agricensus, la production d’huile de palme devrait connaître une « modeste progression en 2024 en Malaisie et en Indonésie, grâce à une meilleure formation des ouvriers agricoles et une optimisation de la fertilisation ».

L’huile de palme est désormais plus compétitive sur la Chine et l’Inde que les autres huiles végétales. La hausse des importations indiennes d’huiles végétales n’a pas suffi à soutenir les prix.

Sur le marché physique français, les primes ont peu évolué entre le 12 et le 19 juin. Le marché reste peu animé. En tournesol, les prix ont perdu 5 €/t sur le rapproché et n’ont pas bougé sur l’éloigné. L’incertitude sur la récolte freine les affaires.

A noter que le Snia (syndicat national des industriels de l’alimentation animale) s’alarme dans un communiqué de presse du manque de précisions sur la certification du soja non-déforestant, qui devra être exclusivement utilisé dans l’Union européenne à partir du 1er janvier 2025. Bruno Colin, président du pôle animal de La Coopération agricole, considère la mesure en soit comme « plutôt positive ». Il plaide pour « une précision des modalités d’application ou un report » de la mesure qui, en l'état actuel des choses, « met en danger la capacité de la France à nourrir ses animaux ».

Par ailleurs, la Chine a annoncé l’ouverture d’une enquête anti-dumping sur les exportations européennes de porc vers son territoire en représailles d’une mesure européenne sur la taxation des importations de véhicules électriques chinois, rapportent nos confrères d’Agra. Pour Philippe Bizien, président de la section porc de La Coopération agricole, « les éleveurs français sont pragmatiques sur le sujet et la Coopération agricole évalue actuellement le dossier avec les pays de l’Union européenne et les entreprises mises en cause ». Si l'accusation s'avérait, cela pourrait conduire à une perte de débouché pour le porc français et, par ricochet, pour les matières premières agricoles en aliments porcins.

Adèle d’Humières

Pois/Féveroles

Évolution contrastée des cours du pois

Les prix du pois baissent dans l’Est entre le 12 et le 19 juin mais restent stables en Bretagne. En rendu Rouen, les cours progressent, tirés par la demande à l’export ; dans ce contexte, les FAB locaux réduisent leur consommation. Les prix de la féverole reculent légèrement en Bretagne d’une semaine sur l’autre. Si la féverole est difficile à trouver en cette fin de campagne commerciale, il reste du pois.

Tourteaux

Attentisme sur les tourteaux

Les prix des tourteaux sont baissiers entre le 12 et le 19 juin, de façon plus marquée en soja. La prime en soja non-OGM évoluait peu entre le 12 et le 19 juin (stable sur le rapproché à 170 €/t et +2 €/t à 177 €/t sur l'éloigné). Le marché s’avère calme et attend une poursuite de la baisse des cours.

Issues de meunerie

Poursuite de la baisse des prix des sons

Les prix des issues de meunerie ont globalement maintenu leur mouvement baissier entre le 11 et le 18 juin en région Île-de-France, perdant 5 €/t en son fin farine, 4 €/t en son fin pellet et 5 €/t en remoulage demi-blanc. Le marché est vendeur, exception faite en farine basse, dont les cours gagnent 10 €/t sur la semaine. La bonne activité de la meunerie française - effet Jeux olympiques Paris 2024 ? - se heurte à la baisse de la demande : retrait des fabricants d’aliments pour animaux étrangers (couverts sur juin-août) et baisse de la consommation des industriels français, en pleine reformulation. Seul le prix de la farine basse progresse cette semaine de 10 €/t, ce produit de niche étant toujours très recherché pour des applications spécifiques. Les prix du son fin farine en Bretagne continuent de perdre du terrain (-5 €/t) entre le 12 et le 19 juin, dans les mêmes proportions que ceux du marché francilien. Les fabricants d’aliments pour animaux, qui ont modifié leurs recettes d’aliments composés au détriment du son, sont peu demandeurs ; l’offre meunière est moins étoffée que la semaine dernière. En départ Isère, un contrat de son fin blé tendre a été traité à 130 €/t en spot. Dans la région de Marseille, on remarque que l’écart se creuse entre les prix du son fin et du pellet. Ceci en raison d’une surabondance du premier alors que le second se fait plus rare.

Coproduits de l'amidonnerie

Marché peu actif

Les prix des drêches de maïs connaissent une petite baisse sur le rapproché entre le 12 et le 19 juin. Des cotations réapparaissent en drêche de blé. Le marché est globalement calme. Les prix du corn gluten feed évoluent à la baisse entre le 12 et le 19 juin, sur un marché peu actif.

Produits déshydratés

Recul des prix en pulpe de betterave

Le prix de la luzerne déshydratée en départ Marne n'a pas évolué entre le 12 et le 19 juin. Les deuxièmes coupes progressent péniblement entre deux ondées. Il est encore trop tôt pour se faire une idée de la récolte en termes de quantité et de qualité.

En pulpe de betterave déshydratée, le prix recule légèrement entre le 12 et le 19 juin autour des 245 €/t. Le marché subit le ralentissement des affaires en blé. Les acheteurs sont plus prudents et le marché est calme en ancienne et nouvelle récolte.

Produits laitiers

Raffermissement de la poudre de lait

Sur le marché physique français, une affaire en poudre de lait à destination de l'alimentation animale a été traitée à 2 400 €/t sur le disponible, entre le 13 et le 20 juin. La cotation de la poudre de lactosérum sur les places hexagonales est de nouveau nominalement reconduite d'une semaine sur l'autre, en l'absence de nouveau contrat.

Le marché n'est guère actif en France comme sur le nord-communautaire. La tendance en poudre de lait serait haussière sur les mois d'été mais plutôt baissière sur le quatrième trimestre de l'année 2024.

Farines de poisson

Dans l’attente des moissons

Les prix des farines de poisson sur le marché physique français se sont stabilisés entre le 12 et le 19 juin. Les acheteurs sont plutôt en retrait.

Pailles et fourrages

Dans l’attente des moissons

Les prix de la paille et fourrages sur le marché physique français n'ont pas évolué entre le 12 et le 19 juin. Les fourchettes de prix en paille s'expliquent par des différences géographiques et qualitatives. En départ Centre/Bassin parisien, on enregistre quelques affaires en ancienne récolte, ce qui permet d'écouler les derniers lots disponibles.

Sur la prochaine campagne, c'est le calme plat : « on attend le beau temps », commentait un correspondant. De fait, les ensilages d'herbe sont compliqués à mener à bien, en raison des averses intermittentes. Les opérateurs attendent de connaître la qualité de la paille qui sera récoltée avant de s'engager sur le marché, au vu de la météo pluvieuse actuelle.

Légumes secs

Mauvaise récolte en Argentine

La mauvaise récolte attendue en Argentine entraîne une hausse des prix des haricots blancs. Par ailleurs, les nouvelles taxes vont rendre impossible l’importation de lentilles et pois chiches russes. Le marché est peu actif.

Karine Floquet et Adèle d'Humières

À surveiller

Soja

  • Conditions de culture aux États-Unis, pour le moment bonnes.
  • Fin des récoltes au Brésil et en Argentine.
  • Dynamique des exportations brésiliennes et états-uniennes.
  • Intensité de la trituration états-unienne.
  • Niveau des cours du pétrole.

Colza

  • Bonnes conditions de culture en canola canadien.
  • Dynamique de la trituration canadienne.
  • Attention aux conditions de culture du colza en Ukraine.
  • Attention aux pluies en France, pénalisant les parcelles de colzas.

Tournesol

  • Conditions de culture en France.
  • Conditions de culture en Ukraine, en Russie et au Kazakhstan.
  • Dynamique des exportations ukrainiennes et russes en huile.

Kévin Cler

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