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Nutrition animale
Les insectes bientôt au menu des volailles ?

Après avoir été autorisées pour les poissons en 2017, les farines d’insectes pourraient rapidement trouver le chemin des mangeoires avicoles.

© Yanne Boloh

La production européenne d’insectes devrait flirter avec les 2 000 t cette année. L’association qui représente leurs producteurs (Ipiff) prévoit une croissance exponentielle, avec 190 000 t espérées dès 2020, selon Antoine Hubert, dirigeant du français Ynsect et président de l’Ipiff, qui organisait un colloque à Bruxelles le 6 novembre dernier. Pour passer de leur stade actuel de start-up à une production significative pour atteindre des prix de vente acceptables face aux autres sources protéiques, les entreprises doivent savoir mobiliser du financement (250 M€ actuellement, selon Rabobank). Elles ont besoin de passer ce stade, pour construire des unités de production à taille industrielle et disposer de marchés sérieux.

Deux projets industriels ont été annoncés rien qu’en France le mois dernier, tous les deux dans la Somme : Ynsect va ainsi construire sa première usine à Amiens, selon le process développé sur sa plate-forme pilote de Dole sur les ténébrions, et InnovaFeed – qui travaille avec les mouches
soldats – vient de signer un accord avec Tereos pour la construction de sa prochaine usine accolée à l’amidonnerie Tereos à Nesle. Les coproduits constituent en effet la base de la nutrition des insectes. La première devrait, à terme, produire 20 000 t/an et la seconde est annoncée à 10 000 t/an.

Les farines d’insectes, déjà bien adoptées en aquaculture

Les farines d’insectes sont déjà incorporées dans les aliments pour animaux familiers, surtout les petfood hypoallergéniques, et les aliments pour les poissons d’élevage dans lesquels elles sont autorisées depuis le 1er juillet 2017. L’aquaculture représente déjà plus de la moitié des consommations.

Pour les autres segments de la nutrition animale, l’Ipiff espère l’ouverture prochaine d’un marché de taille, celui des volailles. La Commission européenne, dont plusieurs représentants étaient présents au colloque de Bruxelles, semble plutôt favorable. Son laboratoire européen de référence est actuellement affairé à la validation des méthodes d’analyse pour distinguer les farines d’insectes des farines issues de volailles. Ces dernières sont bannies pour raison de cannibalisme depuis l’interdiction des protéines animales transformées dans l’alimentation animale.

Restera ensuite à décider les États membres et le Parlement européen, mais les élections de mi-2019 pourraient retarder le processus d’adoption.

 

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Le règlement Novel Food pour l’alimentation humaine

Les insectes sont, pour l’instant, autorisés en nutrition humaine sous un régime de transition (d’application variable, selon les États membres) et doivent déposer un dossier Novel Food avant fin décembre. L’Ipiff espère les premières autorisations dès début 2019. Une dizaine de dossiers européens seraient déjà déposés, plus trois dossiers émanant de Pays Tiers (dont la Thaïlande), désireux de bénéficier d’un régime d’autorisation accéléré en vertu de leur statut de produits “traditionnels” dans leurs régions d’origine.

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