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Les exportations françaises de blé tendre et d’orge vers les pays tiers corrigées en forte baisse par FranceAgriMer

Les estimations de stocks de fin de campagne commerciale 2024-2025 ont été révisées à la baisse entre juillet et septembre en blé tendre et en orge. 

© zzkonst-Pixabay

FranceAgriMer (FAM) a revu en forte baisse ses projections d’exportations françaises de blé tendre et d’orge durant la campagne commerciale 2024-2025 vers les pays tiers entre juillet et septembre 2024. Les explications sont connues : une récolte nationale de céréales à paille catastrophique cette année, cumulée à une farouche concurrence internationale. En maïs, elles ont en revanche été revues à la hausse annuellement, compte tenu notamment des bonnes perspectives de production.

Lire aussi : Moisson 2024 - La faible récolte céréalière française se traduit par un recul prévisionnel des exportations en 2024-2025

Dans le détail, les expéditions de blé tendre vers les pays hors-UE sont attendues à seulement 4 Mt ce mois-ci contre… 7,5 Mt estimées en juillet 2024. Ce chiffre se rapproche de celui donné par Argus Média France (Agritel) en août dernier : 4,1 Mt.

Lire aussi : Moisson 2024 - Seules 4,1 Mt de blé tendre français pourraient être exportées sur pays tiers

Les expéditions vers les clients de l’UE ont elles-aussi été abaissées, mais dans une moindre mesure. Elles passent de 6,5 Mt à 6,009 Mt sur la période.

La Russie toujours très compétitive, sans oublier les autres pays de la mer Noire...

La récolte hexagonale 2024 est certes réduite, mais les exportations françaises souffrent également depuis des mois de la forte concurrence de l’Europe de l’Est, et tout particulièrement de la Russie. « Les pays de l'Est en général sont compétitifs. En plus de faibles volumes, nous avons des soucis de poids spécifiques », remémore Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FAM, lors de la conférence de presse du 18 septembre 2024. Clémence Lenoir, chargée d'études économiques sur les grandes cultures, ajoute de son côté que « l'Ukraine dispose d'une meilleure qualité que prévu »

« L'Ukraine dispose d'une meilleure qualité que prévu », indique Clémence Lenoir, chargée d'études économiques à FranceAgriMer sur les grandes cultures.

Signalons la hausse des importations espérées de blé tendre, passant de 121 000 t à 250 000 t d'un an sur l'autre. « Il s'agit de besoins spécifiques pour la meunerie. Ces importations proviennent souvent de pays limitrophes. Moi qui suis dans la Marne, elles peuvent venir de Belgique par exemple », commente Benoît Piètrement.

Des stocks français de fin de campagne 2024-2025 à plus de 2,7 Mt en blé tendre

La faiblesse des ventes extérieures nationales justifie le fait que les stocks de fin de campagne 2024-2025 sont attendus à un niveau assez confortable par FAM, à 2,741 Mt, contre 3,037 Mt en juillet 2024, et 3,17 Mt l’an dernier. Ajoutons à cela des stocks de début de campagne importants, à plus de 3 Mt (2,5 Mt l’an dernier). Toutefois, « il est encore tôt pour qualifier les stocks, la campagne débutant tout juste », tempère Cécile Guillot, cheffe du service d'analyse économique des filières. 

 « Il est encore tôt pour qualifier les stocks, la campagne débutant tout juste », tempère Cécile Guillot, cheffe du service d'analyse économique des filières de FranceAgriMer. 

Le constat est à peu près semblable en orge. Les fournitures aux pays tiers sont désormais espérées par FAM à seulement 2,2 Mt en septembre 2024, contre… 3 Mt en juillet dernier. Celles vers l’UE se stabilisent à 2,8 Mt néanmoins. Les stocks de fin de campagne sont projetés à 1,447 Mt, contre 1,74 Mt précédemment, et 1,271 Mt l’an dernier. 

En maïs, les exportations nationales ont été relevées d'un an sur l'autre. Elles passent de 3,644 Mt à 3,927 Mt vers les membres de l’UE, et de 0,45 Mt à 0,5 Mt vers les pays tiers, entre juillet et septembre 2024. 

Grâce à la hausse de la prévision de la collecte entre 2023 et 2024 de presque 1 Mt, à 11,6 Mt, les stocks de fin de campagne 2024-2025 par rapport à 2023-2024 s’accroissent significativement en maïs, passant de 1,99 Mt à 2,619 Mt. 

La consommation de maïs par l’amidonnerie revue à la hausse

Sur le marché intérieur, les modifications sont marginales. FAM a abaissé ses prévisions de consommation de blé tendre par la nutrition animale nationale de 50 000 t, à 4,35 Mt entre juillet et septembre 2024. Cette dernière se tournerait davantage vers le maïs : elle en consommerait 3 Mt ce mois-ci, contre 2,8 Mt précédemment. La demande en orge fourragère est maintenue à 1,2 Mt. 

Signalons le relèvement de la consommation de l’amidonnerie pour le maïs, passant de 1,5 Mt à 1,7 Mt sur la période. 

Les prévisions quant à la meunerie en blé tendre restent inchangées. 

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