Transport de matières premières
[Covid-19] : L’activité portuaire se maintient, malgré la crise sanitaire du Covid-19
Accueil des navires, manutention des marchandises, pré-acheminements routier, ferroviaire et fluvial se poursuivent grâce à un ajustement permanent de la chaîne logistique.
Accueil des navires, manutention des marchandises, pré-acheminements routier, ferroviaire et fluvial se poursuivent grâce à un ajustement permanent de la chaîne logistique.
Les acteurs des ports de Rouen, de La Rochelle, de Bordeaux, de Port-La-Nouvelle… ont adapté leurs pratiques pour permettre la continuité de leur activité, tout en mettant en œuvre les mesures sanitaires indispensables pour éviter la propagation du Covid-19. Témoignage des terminaux céréaliers de Sénalia et Sica Atlantique.
Le fret ferroviaire, la bête noir des chargeurs
« Aujourd’hui, nous arrivons à maintenir notre planning d’activité en termes de chargement de navires et d’approvisionnement, qui repose essentiellement sur la route et le fleuve (le rail ne représente que 10 % de nos entrées). Chaque jour, ce sont plus de 700 camions qui sont réceptionnés et entre 6 000 et 13 000 t de grains qui sont déchargées des péniches », déclare Alain Charvillat, directeur Céréales Export de Sénalia. Sur le mois de mars, les exportations du prestataire de service rouennais, qui charge entre 500 000 t et 650 000 t depuis décembre, devrait atteindre 600 000 t, le même tonnage étant prévu pour avril. « Pour l’instant, l’organisation tient. La logistique amont et aval permet d’assurer ces volumes, malgré le personnel en arrêt pour garde d’enfants ou maladie. » Sur la seule semaine 12, Sénalia a chargé 190 000 t. Pour ce faire, l’entreprise « a besoin de l’engagement et de la capacité de chaque maillon de la chaîne logistique, de l’organisme stockeurs au bateau à destination, pour assurer les flux afin de satisfaire nos clients à hauteur de leur demande ». Depuis le 23 mars, le trafic fluvial a redémarré, avec la baisse du niveau des eaux sur la Seine et ses affluents, mais les péniches ont dû réorganiser leur planning, pour s’adapter aux restrictions horaires de circulation de VNF. Le point noir reste le fret ferroviaire : « Des axes majeurs pour le transport de céréales sont fermées à la circulation soit jusqu’à nouvel ordre soit la nuit, qui concentre la plupart de nos sillons », regrette Alain Charvillat.
Même inquiétude du côté de Simon Aimar, responsable Développement et Marketing du groupe Sica Atlantique : « Actuellement, nous sommes en négociation avec SNCF Réseau pour améliorer la circulation des trains, notamment de nuit sur l’axe Poitiers-Niort ». Pour l’instant, la moitié, voire les deux tiers, des trains programmés circulent normalement, soit 2 trains par jour. « Concernant la route, beaucoup de camions sont disponibles pour l’acheminement des céréales sur nos installations portuaires, avec la mise à l’arrêt de certains secteurs d’activité (matériaux de construction, carrières), à raison de 300 camions par jour. » Le programme d’exportation, conséquent, s’effectue normalement. « Nous tablons plus de 300 000 t chargées sur mars, et prévoyons à peu près le même tonnage sur avril. »
Mais à plus long terme, la visibilité du trafic portuaire est plus difficile.