Prospective
La part de céréales consacrée aux biocarburants vouée à progresser
La demande de céréales restera forte en Europe dans les dix années à venir et les prix s’en ressentiront. Le paysage cultural devrait aussi évoluer.
La part de céréales de l’UE utilisée pour produire de l’énergie pourrait atteindre 8 % en 2022 contre 4 % aujourd’hui. Cela participera à soutenir les marchés des céréales, selon les estimations de la Commission européenne.
Après une détente ponctuelle, les prix des céréales repartiraient à la hausse
Selon les perspectives à l’horizon 2022 réalisées par Bruxelles et présentées le 30 novembre, les prix des céréales devraient légèrement se tasser d’ici 2016... pour repartir à la hausse dans un second temps. Dans l’ensemble, ils devraient se maintenir à un niveau élevé dans un contexte de forte volatilité et de prix de l’énergie très hauts. Les prix des intrants, fertilisants et énergie, devraient par ailleurs continuer d’augmenter plus rapidement que celui des matières premières agricoles. Les services de la Commission européenne estiment que la demande européenne en céréales restera forte, la baisse de l’utilisation dans le secteur de l’alimentation animale étant compensée par l’augmentation de la transformation en biocarburants. Quelque 8 % des céréales pourraient être orientées vers ce débouché en 2022, contre 4 % aujourd’hui.
Plus de surfaces consacrées au maïs
En termes de cultures, les analyses de la Commission européenne prévoient une poursuite de la concentration de la production autour de quelques espèces. Ainsi, les surfaces de maïs devraient augmenter de 11 %, pour atteindre 12 % de la sole de l’UE. Celles de blé tendre grignoteraient 3 % en superficie pour représenter 33 % de l’assolement. La sole de colza gagnerait 8 % (9 %) et le tournesol s’étendrait de 5 % (9 %). Les surfaces d’orge pourraient, quant à elles, reculer de 12 %, couvrant 19 % des terres de l’UE.
Les rendements européens augmentent moins vite que ceux de ses concurrents
Par ailleurs, « l’offre en céréales de l’UE devrait répondre de manière moins dynamique que d’autres à la demande car nos rendements augmentent moins vite que nos concurrents », précise Tassos Haniotis, économiste en chef de la direction générale de l’Agriculture de la Commission européenne. Dans les dix années à venir, le rendement du blé augmenterait de 3 %, selon les projections établies par l’UE. Celui du maïs gagnerait, lui, 12 %, celui du colza de 11 % et celui du tournesol gonflerait de 13 %.