La fièvre porcine africaine en Chine va influencer les demandes en nutrition animale
Avec la disparition d’un quart du cheptel porcin chinois, la fièvre porcine africaine a des répercussions sur toutes les filières, dont la nutrition animale, mais la volaille ne va prendre toute la place.
Avec la disparition d’un quart du cheptel porcin chinois, la fièvre porcine africaine a des répercussions sur toutes les filières, dont la nutrition animale, mais la volaille ne va prendre toute la place.

L’épidémie de fièvre porcine africaine (ASF) qui frappe notamment la Chine a des influences à court, à moyen et probablement à long terme sur les équilibres entre productions animales, estime Richard Brown, directeur de Gira, lors du Feed Additives Europe 2019 organisé à Amsterdam du 25 au 27 septembre par Feed Info. Les industriels des additifs pour l’alimentation animale et, donc, les Fab avaient massivement l’impression que les lignes pouvaient changer en profondeur, avec des impacts potentiels réels sur des marchés amont comme ceux des acides aminés, les porcs et les volailles n’ayant pas les mêmes besoins. Or, si incontestablement les marchés des viandes réagissent vigoureusement depuis plusieurs mois, la Chine a pris des mesures pour réduire l’explosion des prix du porc sur son marché intérieur (recours aux stocks stratégiques).
Avec de plus gros élevages, la Chine aura d’autres besoins
« La chute de la production chinoise est plus complexe qu’il n’y paraît, de nombreux élevages ont eu recours à des abattages préventifs, par exemple. Dans tous les cas, comme après l’influenza aviaire en Thaïlande, la recomposition des fermes ira vers de plus grosses structures sous l’effet accélérateur de la hausse des prix, l’éradication des élevages familiaux étant déjà amorcé en Chine. Cela veut aussi dire que les besoins en nutrition animale vont fortement évoluer. » L’expert reconnaît l’intérêt immédiat des producteurs de porcs, notamment européens, pour fournir le marché mais minimise l’effet à moyen terme. « Ceux qui investiront massivement risquent de ne pas s’y retrouver d’ici deux à trois ans », tempère-t-il. Il relativise d’ailleurs aussi la substitution vers la viande de volaille qui a pourtant été anticipée, notamment, par les gros opérateurs brésiliens, voire l’aviculture asiatique. « Si le porc représente toujours 35 % de la consommation carnée des Chinois, sa part avait déjà tendance à décroître avec une forte poussée, avant l’ASF, de la volaille et des poissons. »