Nutrition animale
« La demande en non-OGM a crû par paliers »
Coop de France Nutrition animale a mis en place les moyens de répondre à la demande non-OGM, dont la certification RCNA-STNO d’Oqualim qui garantit sa maîtrise. L’aval devra ensuite valoriser le surcoût de cette segmentation.
Coop de France Nutrition animale a mis en place les moyens de répondre à la demande non-OGM, dont la certification RCNA-STNO d’Oqualim qui garantit sa maîtrise. L’aval devra ensuite valoriser le surcoût de cette segmentation.

La Dépêche-Le Petit Meunier : Comment évolue la demande en non-OGM auprès des fabricants d’aliments pour animaux ?
Jean-Luc Cade : La demande en aliments “sans OGM” existe depuis que les OGM sont apparus sur le marché. Nous observons depuis plusieurs mois une émergence nette de la demande par les filières laitières françaises, sous pression du marché allemand. Les fabricants d’aliments pour animaux se sont toujours organisés pour répondre de manière fiable aux demandes de leurs filières, qui ont crû par paliers. Initialement limité à quelques cahiers des charges sous AOP en fromages, ou sous Label Rouge en volailles, ce marché s’est développé depuis une dizaine d’années principalement pour les filières porcs et volailles et, depuis deux ans, en lait, conduisant notre profession à s’organiser pour sécuriser nos clients.
LD-LPM : Avez-vous assez de disponibilités pour répondre aux demandes de l’ensemble des filières ?
J.-L. C. : À ce stade, les fabricants d’aliments pour animaux sont capables de répondre aux demandes des filières, même si le niveau des besoins en protéines non-OGM a un effet direct sur la prime “non-OGM” des tourteaux de soja. Celle-ci a augmenté progressivement au fil du temps en fonction du développement des filières. À chaque fois, et d’une manière générale, un équilibre doit être trouvé entre les coûts inhérents aux spécificités d’une filière et sa capacité à les valoriser. Comme toute segmentation, le non-OGM doit permettre à chaque opérateur de la filière de dégager de la valeur.
LD-LPM : Comment sécuriser ces approvisionnements en matières premières non-OGM ?
J.-L. C. : La coexistence OGM/non-OGM et la sécurisation du “nourri sans OGM” sont un véritable enjeu pour les filières qui souhaitent porter cette allégation sur les produits animaux, donc la fiabiliser pour le consommateur. La profession de la nutrition animale met à disposition des opérateurs, avec la certification RCNA-STNO (socle technique non-OGM) développée par Oqualim, un outil pour démontrer la capacité du fabricant à maîtriser ses approvisionnements en matières premières non-OGM et à préserver ce caractère non-OGM tout au long de la chaîne de production. À notre sens, ce type d’outil doit être développé au niveau de chaque maillon de la filière pour, in fine, préserver la liberté de choix du consommateur entre des produits avec ou sans OGM, en lui apportant un socle de garanties crédibles et vérifiées.