Agrocarburants
Inauguration de l’usine Diester du Mériot
Implantée dans une grande région productrice de colza, la nouvelle usine Diester triturera 1,1 Mt de graines pour produire 250.000 t de biodiesel

LA NOUVELLE USINE Diester de Sofi-protéol a été inaugurée le jeudi 5 février au Mériot. Avec cette nouvelle structure, la capacité totale de trituration de Saipol sera portée à un peu plus de 4 millions de tonnes et le site du Mériot en sera le premier acteur, avec 1,1 million de tonnes de graines de colza à transformer en huile et en tourteaux. Il produira ainsi 250.000 tonnes de biodiesel Diester par an.
Trois débouchés pour l’usine du Mériot
Plantée en pleine région de production du colza, l’usine du Mériot bénéficie d’un approvisionnement de taille avec plus d’1,5 million de tonnes de graines cultivées dans la région. Jusqu’à présent, ces graines étaient destinées aux autres usines de trituration de Compiègne, Dieppe, Grand-Couronne, Sète, Lezoux, ou situées en Allemagne.
L’usine du Mériot dispose d’une capacité de trituration de 1,1 million de tonnes, soit l’équivalent de 300.000 hectares. La transformation de ces graines oléagineuses engendrera trois productions. D’abord, la fraction sèche des graines débouchera sur la production de 600.000 tonnes de tourteaux de colza à destination de la nutrition animale. Ensuite, l’extraction d’huile semi raffinée permettra de transformer sur le site du Mériot 250.000 tonnes de biodiesel Diester (incorporé ensuite dans le gasoil à la pompe) et 25.000 tonnes de glycérine brute pour l’industrie (produits d’hygiène, phamacie, alimentation du bétail, peinture…). Pour cela, l’usine respecte le schéma classique de fabrication de biodiesel, à savoir : 1 tonne d’huile à laquelle on ajoute 100 kg de méthanol pour obtenir 1 tonne de biodiesel et 100 kg de glycérine.
Une situation géographique bénéficiant de la trimodalité
L’implantation de l’usine Diester du Mériot permet un large choix quant aux conditions de transport des matières premières et des produits finis. Le site dispose d’un accès aux réseaux routier et ferrovière. S’il est idéalement situé en bord de Seine, bénéficiant ainsi de la voie fluviale, des améliorations sont attendues par la direction de l’usine, notamment depuis les annonces du président de la République concernant le plan de relance industriel français, dans lequel les transports occupent une place de choix. La principale attente de l’usine du Mériot est la possibilité de faire venir des bateaux de plus de 1.000 tonnes, ce qui est impossible pour l’instant, selon ses dirigeants.
Une production peu dépendante de l’évolution de la Pac selon P. T. Borde
Interrogé lors de la conférence de presse sur les conséquences du bilan de santé de la Politique agricole commune et de sa réforme à venir, Philippe Tillous-Borde, directeur général de Sofiprotéol (premier actionnaire de l’usine) estime que les évolutions à venir de la Pac n’ont pas d’impact sur la stratégie de l’organisme financier, dans la mesure où ce dernier ne dépend pas des contributions des producteurs.