Logistique
Grève : des perturbations en perspective si le mouvement se poursuit
Si l’impact des premiers jours de grève sur l’activité est mineur – la filière Agri-Agro ayant constitué des stocks –, les difficultés pourraient apparaître dès la semaine 51.
Si l’impact des premiers jours de grève sur l’activité est mineur – la filière Agri-Agro ayant constitué des stocks –, les difficultés pourraient apparaître dès la semaine 51.
« Il est important que la grève finisse au plus vite pour les industriels », s’alarme Anne-Laure Paumier, directrice de Coop de France Métiers du grain. « Plus la grève va durer, plus la situation va devenir compliquée à gérer pour les industriels qui dépendent du train et travaillent en flux tendu », explique Mélanie Pressans, responsable Supply chain de Coop de France. « La situation va être critique dès la semaine 51 pour ces derniers. Concernant les silos portuaires, les stocks sont confortables pour voir venir, malgré des exportations conséquentes ce mois-ci », précise Anne-Laure Paumier. Un avis partagé par Simon Aimar, responsable Marketing et Développement de Sica Atlantique.
Surcoût logistique
« Si la grève se prolonge au-delà de la semaine 50, il y a de forts risques de perturbation de l’approvisionnement en orge des malteries et d’exportation du malt, qui passent souvent par la voie ferrée », confirme Thomas Gauthier, secrétaire général de Malteurs de France. D’autant que trouver des alternatives au train reste compliqué : le transport routier connaît une pénurie de chauffeurs et un préavis de grève a été déposé, à partir du 16 décembre, par cinq syndicats représentant 75 % de la profession. Un élément qui inquiète également Stéphane Radet, directeur du Snia : « Si, pour l’heure, les éleveurs sont livrés et les usines d’aliments fonctionnent normalement, les Fab craignent quant à la disponibilité en matières premières et en énergie de leurs sites, si la grève dure ».
« Selon les informations collectées auprès des coopératives, plus de 100 trains ont été annulés depuis le 4 décembre et seuls 5 à 20 % des volumes non livrés par le fer ont pu l’être par camion », détaille Mélanie Pressans. Une solution coûteuse, poursuit-elle : « Le transfert logistique induit un surcoût de 5 à 10 €/t (différentiel de prix entre les deux modes de transport et manutention supplémentaire induite) ». Et Anne-Laure Paumier de compléter : « De plus, acheter des matières premières localement coûte plus cher sur un marché qui se tend ».