Aller au contenu principal

Meunerie
Grands Moulins de Strasbourg espère touver un repreneur

Avec un passif de 31,4 M€, Grands Moulins de Strasbourg a été placé en redressement judiciaire, le 3 septembre. Aucun plan de licenciement n’a, pour le moment, été annoncé.

© GMS

La société Grands Moulins de Strasbourg (GMS) dispose d’un délai légal de six mois, qui peut être prolongé à dix-huit mois, pour se sauver, après avoir été placée en redressement judiciaire par la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg, le 3 septembre. « Soit l’entreprise s’en sort seule, soit un repreneur arrive, soit c’est la liquidation judiciaire. Pour le moment, la deuxième solution est la plus probable », témoigne Vincent Thiry, directeur juridique de GMS.

Impossible pour le moment d’avoir des informations sur le(s) potentiel(s) repreneur(s). « Des investisseurs se sont montrés intéressés. Cela peut concerner l’ensemble de GMS ou certains de ses actifs », précise Vincent Thiry. Otmane Adli, délégué CFTC de l’entreprise, précise que « l’idéal serait d’avoir un repreneur pour le 15 octobre, avant une audience intermédiaire le 22 octobre. D’ici là, le moulin va tourner à plein régime, afin de faire rentrer de l’argent et attirer les investisseurs ». Vincent Thiry insiste sur le fait que seuls GMS SA et sa filiale GMS Meunerie sont concernés par la procédure judiciaire.

Imad Bakri, pari perdant

Plusieurs raisons sont avancées justifiant l’impossibilité pour le groupe d’honorer ses créances de 31,4 M€. L’une de ces raisons s’appelle Imad Bakri, homme d’affaires entré au capital de l’entreprise en 2007, pour en prendre le contrôle à terme. Le businessman a apporté des clients (négoces spécialisés dans l’importation de farine) à GMS en Angola et au Liban, qui se sont avérés être de mauvais payeurs. GMS déclare des impayés à hauteur de 58,7 M€, cumulés entre 2010 et 2012, débouchant sur la rupture des relations commerciales avec ces acheteurs. « Les 58,7 M€ correspondent à environ six mois d’encours. […] Nous exportions sur ces destinations 20 000 t par mois de farine, soit 50 % des débouchés du moulin de Strasbourg », précise Vincent Thiry. Les amendes infligées par l’Autorité de la concurrence, pour un total de 29 M€, la hausse des prix du blé tendre sur 2010-2012 et, plus récemment, la perte de débouchés exports au premier semestre 2018, ont également joué. « Les Turcs nous ont pris d’importantes parts de marché en Afrique grâce à leur politique de soutien à l’exportation de farine. Ajoutons à cela la récente chute de la livre turque, renforçant leur compétitivité », renchérit Vincent Thiry.

Alors que la CGT craint la perte de la moitié des salariés de GMS, Otmane Adli indique qu’aucun plan de licenciement n’a encore été présenté. Néanmoins, « un plan de restructuration est souvent synonyme de perte d’emploi », craint le délégué CFTC.

__________________________________________________

Les Grands Moulins de Strasbourg en chiffres (2017)

- Environ 400 salariés, dont 180 à Strasbourg.

- 219 M€ de chiffre d’affaires, 441 000 € de résultat net.

- 11 moulins : 8 en France, 3 en Allemagne.

- 540 000 t de farine livrées, 634 000 t de blé tendre écrasées.

- Principaux actionnaires : Sofracal (51,08 %), Soufflet (30,73 %).

Les plus lus

Christoph Büren, président du Groupe Vivescia (à gauche de la pancarte) et David Saelens, président du groupe  Noriap (à droite de la pancarte) ont signé au SIA 2025 un accord de partenariat portant sur la duplication du programme Transitions.
Salon de l'agriculture 2025 : Noriap rejoint le programme d’agriculture régénérative Transitions initié par Vivescia

Lors du Salon international de l’agriculture 2025, le groupe coopératif Vivescia et la coopérative Noriap, ont signé un accord…

De gauche à droite, Christophe Congues, président d’Euralis, et Philippe Saux, son directeur général.
Euralis enregistre un résultat net négatif sur la campagne 2023-2024

Face à une conjoncture difficile marquée par la contraction des marchés et la baisse des prix, notamment des céréales, le…

Evolution de l'état des sols en terme d'humidité
Tour de plaine des cultures d'hiver 2025 : faut-il craindre l’excès d’eau ?

Les récentes pluies en abondance inquiètent sur certains territoires alors que les travaux dans les champs doivent reprendre…

Silos de stockage au milieu d'un champ.
« L’excès pluviométrique de cet hiver est source d’inquiétude pour les céréales d'hiver et le colza »

Jean Simon, directeur général d’Atlantique céréales, revient sur les conditions de semis et l’état des cultures en cette…

Yannick Carel (Arvalis), Patrick Jouannic (Soufflet Négoce), Charles Neron Bancel (Panzani), Clément Roux (Durum) et Nicolas Prevost (Emeric) lors de la table ronde marché du blé dur organisée par Arvalis lors de la journée blé dur du 6 février 2025
« Les prix du blé dur devraient rester stables jusqu’à la fin de la campagne », selon Patrick Jouannic de Soufflet by Invivo

Lors de la journée filière blé dur, organisée par Arvalis le 6 février dernier, une table ronde a rassemblé des acteurs du…

Tas de graines de soja avant nettoyage.
Alimentation animale : le soja non déforestant "mass balance" en passe de devenir la norme en France

Le marché européen du soja se segmente selon les lieux d’origine, mais surtout en fonction des caractéristiques imposées par…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne