«Grâce à la nouvelle Pac, le sorgho retrouve son attrait économique»
«Si, dans le passé, les aides accordées aux oléoprotéagineux rendaient la culture de tournesol plus rentable que celle de sorgho, la nouvelle Pac devrait modifier la donne, et notamment dans les zones où les rendements en tournesol sont limités», affirme Yvon Papayre, président de la commission Sorgho à l’AGPB. Dans le cadre de la réforme de la Pac, le sorgho dispose en effet de nouveaux atouts agro-économiques. En étant peu exigeante en eau et en intrants, cette culture est tout à fait compétitive comparée au maïs irrigué. Elle retrouve un regain d' intérêt en système sec ou irrigué, et son introduction dans les rotations permet de diversifier les assolements. «Nous nous réjouissons à ce titre que le ministère de l’Agriculture ait placé le sorgho dans la même famille de culture que le maïs —et non dans celle du blé dur comme cela avait été envisagé initialement— dans le cadre des BCAE III qui concernent la diversité des assolements», souligne Yvon Papayre. La culture de sorgho possède, par ailleurs, de réels avantages agro-environnementaux car sa conduite est relativement simple. Outre ses faibles besoins hydriques, cette espèce rustique ne nécessite aucun traitement spécifique. Elle reste donc peu onéreuse tout en affichant des rendements réguliers. «Face aux problèmes de désherbage liés au retrait de l'atrazine, la profession a anticipé la recherche de solutions de remplacement en mobilisant l'ensemble de la filière et en sollicitant les fabricants de produits de protection des plantes et les ministères concernés», rassure le président. Notons enfin que l'Espagne est le premier acheteur de sorgho français. Par la proximité de cet acheteur avec la région Midi-Pyrénées —qui reste le principal bassin de production français—, les échanges logistiques se trouvent être grandement facilités. Les importateurs sont aujourd'hui en attente d'une production française dont les volumes seraient stabilisés afin de bénéficier d'une régularité d'approvisionnement. La réussite de cet enjeu passe par une mobilisation de tous les acteurs de la filière, et plus particulièrement des organismes économiques. «En devenant un producteur régulier de sorgho, la France pourra fidéliser ses acheteurs et prendre sa place sur le marché international», conclut Yvon Papayre.