GIPT : une campagne 2003/2004 loin d’être catastrophique (suite)
Globalement, la précédente campagne d’approvisionnement pour les usines de transformation de pomme de terre françaises a été «moyenne».
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE du Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre (GIPT) qui s’est tenue le 15 mars à Paris a été l’occasion de revenir sur les principales caractéristiques de la campagne de commercialisation de la pomme de terre de transformation en 2003/2004.
Industrie alimentaire : morosité
«Globalement, la campagne d’approvisionnement pour les usines françaises, loin d’être catastrophique, a été moyenne puisque le volume total des livraisons a atteint un point bas sur dix campagnes, avec 1.072.000 t», déclare Didier Lombart, le président du GIPT.
Avec près de 341.000 t produites, le marché des frites et spécialités surgelées connaît un réel tassement, annoncé déjà lors de la campagne dernière. La production est en recul de 3% par rapport à l’exercice précédente (351.700 t). Ce sont 40.000 t qui ont ainsi été perdues en l’espace de deux ans. Même si un tel niveau reste honorable, la dynamique de croissance est bel et bien interrompue et le secteur doit plus que jamais prendre en compte la situation économique et les changements dans la relation du citoyen avec son alimentation.
«Nos chiffres le prouvent. Nos filières de valorisation de la pomme de terre connaissent une situation difficile. Les volumes baissent assez sensiblement. Les prix ne sont pas là pour compenser les pertes de volumes et la filière, du producteur à l’industriel, s’appauvrit», s’inquiète le président du GIPT.
Féculerie : bon exercice 2004/2005
La campagne 2004/2005 n’a pas été confrontée à de problèmes particuliers, à l’exception du démarrage perturbé par deux semaines de pluies, réduisant ainsi le débit des usines.
Les plantations 2004 ont été réalisées dans de bonnes conditions. Tout au long de la culture, les conditions climatiques sont restées correctes, et les arrachages se sont également déroulés dans des conditions optimales. Du fait de conditions pédoclimatiques favorables, la qualité, le rendement et la richesse féculière sont au rendez-vous. Aucun problème sanitaire particulier n’est d’ailleurs à signaler, permettant dès lors des conditions de conservation excellentes.
Au cours de la campagne 2004/2005, 1.852 producteurs ont contracté avec les trois féculeries quelque 27.743 hectares. Les surfaces emblavées sont restées stables, en très légère hausse par rapport à la campagne précédente. Le nombre de producteurs continue à diminuer, même si la réduction est limitée, et la superficie moyenne contractée par planteur ne cesse d’augmenter, passant à 16,1 ha en 2004/2005, contre 15,7 ha en 2003/2004.
Les conditions climatiques meilleures que celles de la campagne précédente, avec en particulier une pluviométrie plus abondante, ont permis de voir le rendement moyen national remonter à 44,0 t/ha, contre seulement 39,7 t/ha en 2003/2204, campagne difficile du fait des épisodes caniculaires de l’été 2003.
Au total, 1.222.340 t de pommes de terre (contre seulement 1.104.249 t en 2003/2004) ont été travaillées avec une richesse féculière moyenne de 20% (20,5% lors de la campagne précédente) pour produire 280.838 t de fécule (contre 258.510 t). Le niveau de production 2004/2005 représente 108,7% du contingent français disponible, ce qui représente un niveau de production historiquement important. Rappelons que lors de la campagne précédente, malgré les conditions caniculaires de l’été, les objectifs de production avaient été atteints puisque le contingent avait été réalisé à hauteur de 101%.
Les livraisons de pommes de terre ont été réalisées avec une tare terre moyenne faible, de 10,5%, loin des 8,8% de la campagne précédente. «Un niveau, rappelons-le, historiquement bas et considéré comme exceptionnel», souligne Didier Lombart. Et d’ajouter : «Globalement, cette campagne aura été une bonne campagne.» Les différences régionales, très marquées depuis deux campagnes, demeurent mais se sont réduites, et l’ensemble des opérateurs de la filière peut se montrer satisfait des résultats obtenus en 2004/2005.