Généalogie
La généalogie, cette science qui a pour objet la recherche de l’origine et de la filiation des familles, connaît un intérêt croissant. On ne compte plus le nombre de sites internet qui lui sont consacrés, d’émissions régulières et très suivies sur différentes radios, des conférences, des clubs spécifiques où se re-trouvent les fans de l’exploration de leurs racines. D’ailleurs, un salon de la généalogie se tient tous les deux ans à Paris et il draine des foules considérables. Cet engouement va de pair avec le regain d’intérêt de nos concitoyens pour leur patrimoine (voir le succès des Journées portes ouvertes pour les châteaux et autres majestueux édifices, fermés en temps ordinaire au public). La France républicaine ayant pour les fastes de la royauté les yeux de Chimène pour le Cid, il existe même un hebdomadaire «people» des têtes couronnées, “Point de Vue”, qui marche —ma foi— fort bien en relatant les faits et gestes de ceux qui ont du sang bleu ou peuvent se prévaloir d’être de belle lignée.
Et quoiqu’on en dise, la particule nobiliaire ou, plus prosaïquement, «la rallonge» ou «le nom à tiroir» en jette toujours, voire fait des envieux. Même, s’il est bien connu —comme le disait Gérard de Nerval— que la particule n’a jamais été une preuve de noblesse... A ce popos, une récente enquête de “Point de vue” sur les vrais-faux nobles en politique continue de faire des vagues. Ainsi, parmi les révélations de généalogistes de renom, on apprend que notre très distingué Premier ministre, Dominique Galouzeau de Villepin n’est pas noble ! Villepin ne serait qu’un ajout pratiqué à la fin du XVIII e siècle par un nommé Galouzeau originaire des Vosges «sans doute pour sacrifier à la mode des noms à rallonge». Et de préciser : «Certains membres de la famille Galouzeau se disent aujourd’hui barons, c’est là un titre de pure fantaisie.» (sic) Un autre généalogiste y voit «une nostalgie de l’ancien régime» (sic).
Autre «scoop», la Première dame de France, épouse de Jacques Chirac, que brocarde méchamment les “Guignols”, à savoir Bernadette Chodron de Courcel, serait en fait roturière, sa noblesse n’étant qu’apparente. Courcel (à ne pas confondre bien entendu avec la station de métro parisienne Courcelles) n’étant que le nom de sa propriété de Port-Courcel à Athis-Mons (Essonne). En revanche, les recherches effectuées en Hongrie par les généalogistes confirment que la famille de Nicolas Sarkozy, l’omniprésent ministre d’Etat et de l’Intérieur possède d’authentiques titres de noblesse. En effet, les Sarközy von Nagy-Borsa ont été anoblis en 1628 par l’empereur Ferdinand II. Dans la course à l’Elysée, qui s’annonce d’ores et déja sans quartier, ces quelque... quartiers de noblesse feront-ils la différence entre les deux principaux challengers ? D’autant que l’on parle beaucoup dans les sondages d’un outsider qui caracole, tout en ne possédant ni particule, ni titre de noblesse, mais le patronyme de... Royal. D’où, au sein même d’un PS tiré à hue et à dia, des «royalistes» de plus en plus nombreux. A suivre.