Ffam : plus de 17.000 signatures pour la défense des moulins à eaux
L’association française des amis des moulins compte peser sur le projet de loi sur l’eau pour sauvegarder les derniers moulins hydrauliques de l’Hexagone.
LE PROJET DE LOI sur l’eau, qui sera présenté en avril, préoccupe la Fédération française des amis des moulins (Ffam). L’association, présidée par Annie Bouchard depuis l’an dernier, redoute que cette réglementation accélère la disparition des moulins à eaux français. Le 12 février, la Ffam a profité d’une conférence organisée par l’Association des amis d’Ile-de-France (affiliée à la Fédération des moulins de France, FDMF) et animée par Alain Mazeaux (patron meunier au conservatoire du moulin de la Pauze, dans le Périgord vert), pour rappeler l’urgence de signer la pétition pour la sauvegarde des moulins à eaux en France. La Ffam a déjà recueilli plus de 17.000 signatures, selon la présidente.
Des contradictions d’ordre juridique
«Des menaces sérieuses pèsent sur nos moulins», estime Annie Bouchard. Elle dénonce les contradictions du droit français sur la politique de gestion des eaux menant à la disparition de nombreux moulins situés en bord de rivières.
Ce sont d’abord les politiques de réaménagement des rivières encourageant le retrait des barrages qui menacent directement ces ouvrages. Pour la Ffam, «effacer un barrage revient à condamner à mort un moulin». Ainsi, elle demande «qu’aucune décision d’effacement de barrage ne soit prise avant diagnostic fait sous l’autorité du Sage et de la CLE et que les représentants des moulins y soient associés». L’association dénonce ensuite, le «quasi-monopole» des fédérations de pêche dans la gestion des rivières françaises. Ainsi, elle exige «le rééquilibrage des droits en faveur des propriétaires des moulins et un arbitrage plus direct de l’état dans la gestion piscicole et halieutique». Autre interrogation de la Ffam : la réduction des droits d’utilisation de l’énergie hydraulique induite par la fermeture de moulins à eaux, alors que le droit européen entend développer les énergies renouvelables. A ce sujet, la Ffam aimerait disposer d’une réglementation simple en relation avec EDF.
Un courrier reprenant ces arguments a été envoyé à 950 parlementaires dans l’espoir de les sensibiliser au sort des quelques milliers de moulins à eaux subsistant. Le document a été bien accueilli, d’après Annie Bouchard. La présidente de la Ffam espère maintenant que ces parlementaires défendent sa position dans l’hypothèse d’amendements contraignants pendant les derniers débats sur la loi sur l’eau.
Vous pouvez signer la pétition en vous rendant sur le site internet de la Ffam : www.moulinsdefrance.org