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Interview
« Face au record de trafic de grains en 2019/2020, la campagne 2020/2021 va nous faire l’effet d’une douche froide »

Alain Charvillat, directeur Céréales Export de Sénalia, fait le bilan de l’activité à ce jour de ce prestataire rouennais, au service de l’exportation céréalière française, et se projette.

© Sénalia.com

La Dépêche – Le Petit Meunier : Comment se présente cette seconde partie de campagne en termes de chargements ?

Alain Charvillat : Nous enregistrons un gros mois de mars en termes de chargement, le plus important depuis le début de la campagne 2020/2021. Nous envisageons d’exporter 450 000 t de grains ce mois-ci, contre 651 000 t en mars 2020, qui était également le mois le plus actif de la campagne dernière. De fait, nous voyons arriver une accalmie de l’activité à partir de la fin du mois en cours, en raison de la limitation des disponibilités logistiquement parlant. Les flux à l’entrée de nos silos se contractent, en lien avec la faiblesse de la récolte céréalière en 2020 sur l’hinterland du port de Rouen.

LD – LPM : Quel tonnage de céréales projetez-vous d’exporter sur la campagne 2020/2021 ?

A. C. : Concernant les prévisions globales pour l’exercice commercial actuel, les tonnages exportés seront faibles. Si, pour les vendeurs, la baisse de volume expédié sur le port de Rouen sera compensée par la hausse des prix des grains, à l’échelle du terminal céréalier, on se dirige globalement vers une petite année s’agissant des chargements maritimes. Face au record de trafic de 2019/2020, c’est la douche froide, avec un prévisionnel de baisse de 2 Mt à 2,5 Mt par rapport à cette campagne historique, soit une baisse de 40 % des flux d’un exercice sur l’autre. Dans le détail, nous projetons d’exporter seulement 3 Mt de grains sur la campagne 2020/2021, contre 5,285 Mt en 2019/2020 et 4 Mt en 2018/2019.

En termes de destinations, nous enregistrons actuellement une reprise importante des exportations sur la Maroc. Mais le fait marquant de la campagne reste la prédominance de la Chine, qui représente plus de 50 % de nos flux, toutes céréales confondues ! Il s’agit d’orge de brasserie, ce qui est habituel, d’orge fourragère, ce qu’il l’est moins, et du blé tendre, ce qui est beaucoup plus exceptionnel au départ du port de Rouen. Depuis le début de la campagne 2020/2021, nous avons expédiés sur la Chine 1,039 Mt de grains [contre 670 000 t sur l’ensemble de la campagne 2019/2020], dont 400 000 t prévues sur le seul mois de mars.

LD – LPM : Quelles sont vos perspectives d’activité pour la prochaine campagne ?

A. C. : Quant aux perspectives pour la campagne 2021/2022, il est trop tôt pour se prononcer s’agissant de nos projections d’exportations céréalières. Ce que nous pouvons dire, à l’instant t, c’est que les potentiels de production en place semblent corrects. Le volume d’orge à venir est important mais l’appétence de la demande pour cette céréale sur le mois de juillet devrait éviter un engorgement de nos silos portuaires en début de campagne.

Reste qu’avec le changement climatique, nous nous attendons à enregistrer d’importants écarts de disponibilités d’une récolte sur l’autre, par rapport aux capacités de production de notre hinterland.

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