Alimentation animale
Elevage biologique : la France en manque de protéines
L’équilibre de l’approvisionnement des élevages bio en matières premières nationales est encore à construire montre une étude du Céréopa commanditée par La Coopération Agricole. L’autonomie alimentaire de la fraction concentrés et de 80% mais son autonomie protéique n’est que de 69%.
L’équilibre de l’approvisionnement des élevages bio en matières premières nationales est encore à construire montre une étude du Céréopa commanditée par La Coopération Agricole. L’autonomie alimentaire de la fraction concentrés et de 80% mais son autonomie protéique n’est que de 69%.
Même si les débouchés des produits animaux bio marquent le pas cette année, la croissance importante de ce segment durant les dix dernières années a montré toute l’importance d’un développement coordonné, cohérent et pérenne des filières de grandes cultures biologiques en lien avec l’approvisionnement des élevages.
Ce besoin est encore renforcé par la demande de certains acteurs de la distribution/restauration pour une alimentation 100% d'origine France mais, surtout, par l’entrée en vigueur, le 1er janvier dernier, du nouveau règlement bio européen sur le 100% Bio : jusqu’au 31 décembre 2026, seuls les jeunes animaux ont encore droit d’avoir une alimentation qui comporte une part de non bio de 5%.
Au sens de la loi, les jeunes animaux sont par exemple : « les porcelets jusqu’à 35 kg et les volailles jusqu’à leur maturité sexuelle c’est-à-dire 18 semaines pour les poulets/pintades/poulettes et 28 semaines pour les dindes, les canards et les oies. Cela laisse les poulets de chair à 5% de non bio car ils sont abattus avant cette date », explique le Céréopa.
1 Mt de besoin en concentrés dont 620 000 t d’aliments du commerce
Le bureau d’études a en effet conduit, à la demande de La Coopération Agricole, une étude sur l’offre actuelle et les besoins des élevages bio, en prenant l’année 2019/2020 comme référence. La demande en concentrés bio est estimée à 1 Mt, en agrégeant les matières premières utilisées directement par les éleveurs et par les fabricants d’aliments pour animaux : la filière œuf représente 38% de cette demande suivie par le lait (23%), les petits ruminants (12%) les porcs et les poulets (11% chaque) puis les bovins viande (5%).
L’ensemble des ruminants ne compte que pour 40% du total des concentrés nécessaires car une partie non négligeable de leurs besoins est couvert par les fourrages.
Les aliments du commerce, 620 000 t sur l’année considérée, couvrent surtout les besoins des monogastriques car la filière ponte est très majoritairement alimentée par ce biais (98%) contrairement à l’alimentation des caprins par exemple, à 91% assurée à la ferme sous forme de fourrages ou de concentrés achetés.
Les pondeuses consomment à elles seules 57% des aliments Bio produits par des usines d’alimentation animale, une part qui grimpe à 70% en ajoutant les poulets Bio.
Les importations de soja ont couvert la hausse des productions
Quelque soit l’espèce destinatrice, les usines d’aliments biologiques consomment avant tout du maïs et du tourteau de soja. Le triticale est la seconde céréales biologique suivie par le blé. Les protéagineux biologiques sont peu utilisés et le gluten 60 l'est nettement plus que le concentré de pommes de terre dans la fraction non bio autorisée.
Depuis 2017, ce sont les importations accrues de soja Bio (tourteaux et graines triturées en France) qui ont permis la progression des aliments du commerce bio. Le Céréopa estime à 18% les tourteaux issus de graines françaises dans le total du soja consommé. A noter que 90% du tourteau de soja consommé par les animaux des filières bio sont utilisés par les fabricants d’aliments contre seulement 10% en directe ferme.