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Des marchés céréaliers en surchauffe

BLÉ TENDRE : marché artificiel et emballement excessif des cours

Info ou intox ? Partout le même refrain cette semaine : déception en rendements, mais qualités très correctes. Un vent de folie balaye le marché, face à des opérateurs déboussolés. A la faveur d’un temps chaud et sec, la moisson a très nettement progressé, tout juste le passage orageux prévu aura pour effet de reposer les machines et les hommes. Toutes les régions quasiment ont attaqué la moisson avec des résultats hétérogènes, mais bien difficiles à analyser encore. Il faut bien sûr attendre l’avancement des récoltes, puis connaître les résultats dans l’Est et le nord du bassin parisien. Quoi qu’il en soit, on est surpris de l’accès de fièvre actuel, d’autant que la récolte devrait tout de même atteindre au moins 33 Mt. Avec des qualités qui se révèlent au fur et à mesure des coupes, excellentes… Alors, à qui profite la situation ? Certainement pas aux exportateurs qui se retrouvent avec des prix totalement déconnectés du marché mondial. Attention au retournement de tendance au mois d’août !

BLÉ DUR : toujours sous tension

On a toujours un marché très tendu, avec une demande italienne présente dans la Sud-Est, face à des offres qui se font désirées. Dans le Sud-Ouest, les qualités standards sont à 13,5 %, avec un bon indice couleur, ce qui n’est pas le cas en Espagne ou l’indice jaune est médiocre. Néanmoins, le Fob Séville reste concurrentiel 164 E/t. D’une façon générale, les opérateurs sont questionnés par des acheteurs potentiels italiens et algériens dans un marché qui monte dans le vide.

ORGE DE MOUTURE : réaction limitée

Contrairement aux cours du blé tendre qui s’envolent, le marché de l’orge fourragère reste encore assez calme et a tardé à réagir, n’entamant qu’une légère fermeté. L’activité commerciale est encore très peu volumineuse qui laisse augurer un été en pente douce…

MAÏS : réveil très brutal

Enfoncé dans une sieste estivale depuis plusieurs semaines, le marché du maïs réagit très brutalement à l’inquiétude des opérateurs quant à l’état des cultures. En effet, le temps très sec et caniculaire actuel, est particulièrement néfaste pour les maïs au stade actuel de végétation. Du coup, les cours bondissent et enregistrent des progressions de près de 5 euros/t selon les régions que ce soit en ancienne ou en nouvelle récolte.

ORGE DE BRASSERIE : en hausse

Après la hausse des cours enregistrée la semaine passée, le marché des orges de printemps a très nettement progressé cette semaine en sympathie avec les autres céréales. L’activité n’est pas très intense, c’est le moins que l’on puisse dire…

FRETS : stabilisation des cours.

Les prix des frets fluviaux se sont stabilisés cette semaine, avec une activité dominée par la liquidation des reliquats de transports sur l’intra-communautaire. Sur le portuaire, le trafic a connu un regain d’activité qui fait resurgir son lot de difficultés pour trouver des affrètements.

MOISSONS : incendies en série

Ce sont environ 400 hectares de cultures qui sont partis en fumée en fin de semaine dernière dans le Loiret et plus de 150 hectares de céréales dans l’Yonne lundi, sous l’effet combiné d’un temps très sec et du vent. Un temps chaud et sec qui est propice à un embrasement des cultures à la moindre étincelle.

ETATS-UNIS : inquiétudes sur le blé

La sécheresse ne sévit pas uniquement en Europe. Elle fait également des siennes aux Etats-Unis, où le temps sec persiste dans la plupart des régions productrices. Le département américain de l’Agriculture (USDA) considère que la qualité des blés de printemps s’est nettement dégradée et le pourcentage estimé de blé qualifié de bon à excellent a reculé de huit points la semaine passée pour ne plus atteindre que 34 % de la récolte.

PROTÉAGINEUX : hausse dans l’attente des premiers résultats de récolte

Dans l’attente des premières impressions concernant la nouvelle récolte, les acheteurs semblent s’être réveillés et reviennent aux achats. Des affaires en dégagement ont été réalisées et faute de produit, les cours ont bien progressé avec cet afflux de demande.

Les féveroles demandées elles aussi, ne parviennent pas à générer d’échanges, les vendeurs n’offrant pas de produits pour l’instant.

TOURTEAUX : sans intérêt

Toujours aussi peu d’intérêt pour les tourteaux. Cette semaine, les prix ont peu varié tout comme la demande qui reste embryonnaire. Le volume d’affaires est donc des plus retreints , que ce soit en soja, en colza ou en tournesol.

ISSUES DE MEUNERIE : en voie de raffermissement

L’ambiance reste relativement calme. Quelques demandes laissent pourtant entrevoir un raffermissement du marché.

DÉSHYDRATÉS : peu actif

Aucun changement depuis la semaine dernière. Les affaires se font rares en pulpes de betteraves ainsi qu’en luzernes déshydratées. La période estivale ne favorise pas non plus les échanges.

CO-PRODUITS : hausse des produits laitiers et des farines de poisson

Le marché des farines de poisson reste soutenu cette semaine encore. Les prix ne baissent pas, compte tenu des évolutions monétaires. Par ailleurs, il est probable que l’Islande ne pêchera pas de capelan cet été. Ainsi, les opérateurs n’attendent pas de détente sur ce marché. En pailles et fourrages, les récoltes se terminent pour la paille de blé dans le Centre et le Bassin parisien, les rendements sont décevants à cause du manque de pluie. Dans le Nord-Est, les rendements sont plus corrects. Les cours sont reconduits. Concernant les produits laitiers, on note la fermeté de la poudre de lait et du lactosérum. Toutefois, si des affaires en spot ont été réalisées au niveau des cotations publiées, l’essentiel de l’activité s’est portée sur des périodes plus éloignées. L’absence de nombres d’opérateurs a permis au marché de n’afficher qu’une légère hausse. Le manque de produit aurait pû avoir d’autres conséquences si une forte demande s’était manifestée. En PSC, les échanges sont peu nombreux. Les prix des graisses de porc et de volaille n’évoluent absolument pas. L’activité est réduite sur ces produits.

PRODUITS DIVERS : calme estival

En graines fourragères, les moissons sont en cours et le temps est idéal pour la luzerne mais le trèfle violet souffre toujours de la chaleur qui fait chuter les rendements. Le marché est plutôt calme. En graineterie, le marché de l’oisellerie subit la canicule. L’activité est réduite mais les cours montent. Pour les légumes secs, les cours sont reconduits sur un marché peu mouvementé..

OLÉAGINEUX : la hausse se poursuit sur les graines de colza

Comme la semaine passée, le cours de la graine de colza a bien progressé mais dans une moindre mesure. Cette fermeté a engendré un léger retour d’activité sur le marché physique tandis que le marché à terme s’est montré plus calme, tout en maintenant des prix en hausse. Les raisons de cette nouvelle progression reste liée aux résultats de récolte européenne et françaises. Au niveau de l’Union européenne, Oil World estime la production à 15,4 M t. Concernant l’Hexagone, le service central des enquêtes et études statistiques (Scees) table sur 4,5 M t. Ces chiffres sont finalement proches de ceux de la récolte précédente, mais pour des surfaces plus importantes.

Du côté du tournesol, on ne constate que peu d’évolutions depuis la semaine passée, le marché étant toujours très étroit. Les interrogations portent sur le niveau des approvisionnements à venir. Les prix évoluent peu.

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