Aller au contenu principal

Productions déshydratées
[Covid-19] Démarrage dans l’incertitude pour la première coupe de luzerne 

La première coupe de luzerne a commencé plutôt vers fin avril. Les acteurs sont confiants en dépit des incertitudes de marché. Le point avec Pierre Begoc, directeur général de Désialis. 

Pierre Begoc, DG de Désialis. 
© Desialis

La campagne de récolte et de commercialisation a commencé. Comment se présente-t-elle à la lumière de la crise sanitaire due au Coronavirus ? 

Désialis a adopté le télétravail très tôt pour la préparation de cette nouvelle récolte. Le personnel a répondu présent, ce qui nous donne une base sereine pour entamer cette nouvelle campagne. Nous avons aussi confronté notre politique commerciale au contexte économique pour continuer de servir au mieux notre clientèle. Nous avons beaucoup échangé avec elle pour la rassurer et pour préparer les stratégies d’achat. Nous sommes prêts à nous adapter mais la vérité est que personne, globalement, n’y voit encore très clair pour savoir comment tout ça va évoluer. Une seule certitude, ce sera un long parcours avant de reparler de situation normale. 


Et très concrètement par rapport à cette récolte ? 

Pour organiser notre stratégie commerciale, nous sommes partis du constat fait lors des deux dernières campagnes, marquées chacune par de fortes sécheresses. Ce qui signifie que les stocks n’ont pu être totalement reconstitués. Et donc qu’il existe une tension fondamentale sur les marchés. A titre d’exemple, en 2019, les première et deuxième coupes étaient prometteuses avec des volumes intéressants alors que les troisième et quatrième coupes ont été plus difficiles. Cette année, nous avons beaucoup travaillé avec notre clientèle par anticipation des prises de position sur la récolte. La première coupe est réalisée à 15 – 20 % à la fin de la semaine du 8 mai avec un rendement inférieur à la moyenne sur cinq ans. Les plaines étaient belles fin mars mais ensuite sont apparus des vents d’est séchants. Au final et globalement, le démarrage des coupes a été moins précoce que prévu. Nous avons besoin de pluies d’ici à l’été pour la suite des coupes et nous surveillerons particulièrement les jeunes luzernes qui doivent se développer. 

 

Et le marché international ? 

Nos produits sont vendus à 85 % en Europe et à 15 % sur pays tiers, notamment au Moyen-Orient et en Asie. Les cours internationaux et les taux de change vont jouer un rôle important pour cette nouvelle campagne. Et la logistique, devenue un véritable savoir-faire pour servir la clientèle, sera un élément clé. L’Espagne et l’Italie restent des acteurs dont le flux commercial est très exposé à l’exportation. Et le retour des Etats-Unis sur les marchés mondiaux peut faire évoluer le marché, surtout dans le cadre d’une stabilisation de la relation commerciale Chine – Etats-Unis. L’interprofession, telle qu’elle est organisée en France, nous permet de mieux amortir les fluctuations des marchés internationaux. Par ailleurs, nous poursuivons notre travail pour aboutir à une homologation de produit en Chine, qui pourrait être effective fin 2021. 

 

Quid de la diversification de produits ? 

Le plan de défense de la production de protéines en France reste un axe important à développer. Et la luzerne doit y prendre toute sa place, notamment comme protéine de proximité. La luzerne bio se développe également, à la fois en termes de demande et d’offre. On assiste à une montée en puissance de ce segment avec aujourd’hui un volume de production en bio qui représente 8 % des volumes de luzerne et un rythme de conversion de + 10 % par an. On continue de travailler à la structuration de ce marché, en balles comme en pellets, notamment sur les aspects traçabilité, sécurité… Une certaine demande existe aussi de la part de pays comme l’Allemagne, la Suisse ou encore les pays du Benelux. 

 

Un mot de conclusion ? 

Il faut rester très humble. La filière poursuit son activité alors que nous avons parfaitement conscience que c’est nettement plus difficile dans d’autres secteurs. Toute la filière s’est engagée sur la notion de continuité de services, les producteurs comme les coopératives, la distribution comme les metteurs en marché. Les apporteurs font bloc et nous travaillons à la meilleure articulation possible de tous les chaînons de la filière. 

 

 

Les plus lus

Moisson 2024 - Première prévision de rendement de blé tendre par Arvalis et Intercéréales

La campagne culturale 2023-2024 (campagne commerciale 2024-2025) française s'est avérée exceptionnellement pluvieuse,…

Moisson 2024 : la récolte de blé tendre attendue sous les 30 Mt pour la troisième fois en vingt ans

Les services statistiques du ministère de l'Agriculture (Agreste) tablent sur une production française 2024 d'orge à 1,29 Mt,…

Panel de la table ronde de la convention de l'ANMF - Etienne Maillard, Martin Bindenwald, Francesco Vacondio, Pierre Garcia Bencque et Guy De Mol
Les marges de la meunerie peinent à se rétablir en 2023

La meunerie française avait déjà subi deux années de marges faibles en 2021 et 2022. En 2023, la situation reste préoccupante…

Moisson 2024 : le point sur la qualité et les rendements en blé tendre et orge par région

Les diverses sources privées contactées par la rédaction de La Dépêche Le petit meunier rapportent en blé tendre et en orge,…

Moisson 2024 : le rendement en blé tendre français serait-il surévalué par la Commission européenne ?

L’observatoire des cultures européennes, Mars, alerte sur l’excès d’eau en Europe de l’Ouest qui joue sur les rendements et…

Récolte de blé tendre particulièrement précoce, avec du blé Cesario
Moisson 2024 - La faible récolte céréalière française se traduit par un recul prévisionnel des exportations en 2024-2025

Pour FranceAgriMer, le niveau de la récolte de blé tel que publié par Agreste à 29,7 Mt est surestimé par rapport aux attentes…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne