Blé dur
Déjà difficile, la situation des pastiers pourrait se dégrader
Les semouliers/pastiers français s’inquiètent de la hausse des prix du blé dur, alors que les négociations avec la grande distribution sont en cours.
Les semouliers/pastiers français s’inquiètent de la hausse des prix du blé dur, alors que les négociations avec la grande distribution sont en cours.
Par ailleurs, la bonne qualité des récoltes françaises (1,6 Mt en 2019) et espagnoles (0,8 Mt) suscite une grande convoitise des acheteurs internationaux. « La qualité française est similaire cette année à du CWAD 2. En Espagne, la qualité est également bonne (CWAD 1 et 2). La Turquie est très demandeuse des qualités, et en a déjà acheté 127 500 t, majoritairement espagnoles, sachant que le niveau de consommation intérieur en Espagne se situe à 0,6 Mt environ », souligne un analyste privé. Ajoutons à cela que l’Italie a souffert de problèmes qualitatifs également. Enfin, « les grades 4 et 5 canadiens pourraient ne pas être utilisables du tout en semoulerie », ajoute Jean-François Mas.
Prix du blé dur et des pâtes alimentaires pas toujours connectés
Les prix du blé dur rendu Port-la-Nouvelle ont flambé entre septembre et octobre 2019 (cf. graphe). Or, Christine Petit rappelle que « le prix de revient d’une pâte alimentaire de qualité supérieure est constitué à 75 % du prix du blé dur ». Ainsi, « en théorie, les prix des pâtes devraient augmenter », souligne Jean-François Mas. Mais d’après l’observatoire des prix et des marges, du 1er janvier 2013 au 6 novembre 2014, les prix du blé dur rendu Port-la-Nouvelle passaient de 280 €/t à 415 €/t, pendant que le prix des pâtes passait de 1,63 € à 1,53 € les 500 grammes. Et ce sont les semouliers/pastiers qui ont le plus rogner leurs marges. « L’esprit de la nouvelle loi Alimentation est que la réalité de l’évolution du prix de la matière première soit répercutée tout au long de la filière, et ce jusqu’au consommateur final », rappelle Christine Petit. Reste à savoir si cet esprit sera respecté, à la fin des négociations distribution/industriels fin février 2020, qui ont débuté en novembre.