Tour de plaine
Cultures céréalières : « des situations irrattrapables dans certains secteurs de l'Hexagone »
Selon Arvalis-Institut du végétal, la principale préoccupation pour les cultures de blé et d’orge françaises est actuellement le manque d’eau, surtout dans le quart nord-est du pays.
Selon Arvalis-Institut du végétal, la principale préoccupation pour les cultures de blé et d’orge françaises est actuellement le manque d’eau, surtout dans le quart nord-est du pays.
« Des situations irrattrapables sont constatées dans certaines parcelles de blé et d’orge », déclare Jean-Charles Deswarte, ingénieur d’Arvalis-Institut du végétal, qui ajoute, qu’actuellement, la principale préoccupation est le déficit hydrique qui frappe la plupart de l’Hexagone, mais surtout le quart Nord-Est (Bourgogne-Franche-Comté, Lorraine, Auvergne et Champagne-Ardenne), région la moins arrosée.
Les sols profonds s’en sortent pour l’instant
Les pluies d’avril ont permis de soulager les cultures dans certains secteurs, mais pas dans d’autres, souligne l’expert d’Arvalis-Institut du végétal. Dans l’ensemble, les zones où les sols sont profonds sont rattrapables, contrairement à certaines où les sols sont superficiels et que de nouvelles pluies ne pourront soulager. Le manque d’eau empêche les plantes de bien assimiler l’azote dans les secteurs les plus touchés, les rendant d’autant plus chétives, rappelle l’expert. De plus, la chaleur et le beau temps d’avril ont avancé le stade de développement dans certains cas. « Bien que le contexte géographique ait peut-être été différent à l’époque, on a un peu l’impression de revivre la situation de 2011, surtout dans le quart nord-est du pays », précise Jean-Charles Deswarte.
« On a un peu l’impression de revivre la situation de 2011 dans le quart nord-est du pays. »
Pour le moment, Arvalis-Institut du végétal se refuse à donner des projections de rendements pour la récolte 2020. D’autant plus que la situation peut évoluer dans bon nombre de régions. Enfin, le spécialiste rapporte que les mesures de confinement ont perturbé les tours de plaine. « Il faut être très prudent, et tout dépendra notamment des pluies et de l’ensoleillement jusqu’à la récolte », rappelle Jean-Charles Deswarte. Le quart Nord-Est était plutôt bien parti, avec de bonnes conditions d’implantations en automne, contrairement au reste du pays, où les pluies avaient fortement retardé les semis. Mais les récentes précipitations ont amélioré la situation dans l’ensemble dans l’Ouest et le Centre, bien qu’une certaine hétérogénéité soit constatée.