Transformation
[Covid-19] Les amidonniers maintiennent leur activité tout en préparant le déconfinement
L’amidonnerie française assure la continuité de son activité depuis le début du confinement, notamment à destination de la nutrition animale. Le déconfinement s’effectuera progressivement en s’appuyant sur le télétravail.
L’amidonnerie française assure la continuité de son activité depuis le début du confinement, notamment à destination de la nutrition animale. Le déconfinement s’effectuera progressivement en s’appuyant sur le télétravail.
« Les amidonneries fonctionnent toutes à l’heure actuelle », a tenu à rassurer l’Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés (Usipa), dans un communiqué diffusé le 1er mai. En effet, « le secteur tire sa résilience dans sa capacité à faire évoluer sa production en fonction des ingrédients recherchés par les marchés en demande », précise Marie Laure Empinet, sa présidente. « Ainsi les amidonniers peuvent-ils compenser la moindre demande actuelle de la restauration hors foyer par d’autres secteurs alimentaires, comme la nutrition animale, ou par le non alimentaire, comme la pharmacie ou le papier carton », explique Thomas Gauthier, délégué général de l’Usipa.
Et d’insister : « L’amidonnerie continue à livrer aux fabricants d’aliments pour animaux les corn gluten feed, wheat gluten feed et autres mixes secs ou liquides (produits à haute valeur nutritionnelle, riches en protéines, fibres et lipides). »
Relative stabilité de l’activité sur mars-avril
« Si on regarde les matières premières mises en œuvre en mars, on observe une hausse des volumes transformés par rapport aux deux mois précédents et à mars 2019. Globalement, je parlerai d’une stabilité des tonnages sur la période du confinement », déclare Thomas Gauthier.
Cependant, le revenu est très incertain sur la période. « Il dépend de fait des coûts de production, qui ont augmenté, conséquence des surcoûts engendrés par le confinement, en matière de transport et de protection sanitaire des salariés, afin de pouvoir continuer l’activité », relativise le délégué général de l’Usipa.
Assurer la production et maintenir les livraisons
Concernant l’approvisionnement en matières premières agricoles, les trois à quatre premières semaines de confinement ont été difficiles à gérer, avec seulement un train sur deux qui circulait. Aujourd’hui, 70 à 80 % du programme ferroviaire est assuré en moyenne. Et ce, grâce à la mise en place d’un dialogue quotidien entre SNCF Réseau, les entreprises ferroviaires, les organismes stockeurs et leurs clients. « On observe au fil du temps, une organisation efficace et bienveillante », souligne Thomas Gauthier.
S’agissant de la livraison des produits finis, la problématique du retour à vide pour les camions reste relative bien qu’il puisse engendrer un surcoût (jusqu’à 20 %). « La difficulté vient aussi des points de passage aux frontières : il faut une organisation efficace des bureaux de dédouanement pour éviter les goulots d’étranglement », affirme le délégué général de l’Usipa.
Préparation du déconfinement
Depuis le début du confinement, les usines continuent à fonctionner, avec des taux d’absentéisme qui ont rarement dépassé les 15 %, grâce à la mise en place des procédures relatives aux gestes barrières. « Au delà de 30 % d’absentéisme, on ne peut pas faire tourner les installations », note Thomas Gauthier, qui tient à saluer « l’engagement des salariés, qui ont vu dans leur activité du sens, l’alimentation et la pharmacie étant deux secteurs prioritaires à l’échelle nationale ».
Quant au déconfinement, le sujet est sur la table. « Il va y avoir une phase transitoire, avec le retour progressif des équipes, le télétravail restant en effet la norme pour ceux qui le peuvent », détaille le délégué général de l’Usipa. Les amidonneries vont être confrontées à la reconstitution de leurs stocks, en attendant l’arrivée de la nouvelle récolte cet été. « Le dialogue avec les logisticiens et les organismes stockeurs sera plus que nécessaire afin d’articuler au mieux la logistique », indiqueThomas Gauthier. L’autre équation à résoudre réside dans l’identification des produits à fabriquer de façon prioritaire pour les clients. Et le délégué général de l’Usipa de conclure : « La reprise de l’activité va devoir être planifiée en harmonie avec les fournisseurs et les clients qui devront eux aussi réorganiser leur activité en parallèle ».