Covid-19 : la chaîne logistique agroalimentaire s’organise
Si les camions, trains et péniches circulent, l’activité de transport ne tourne pas à plein régime. Les professionnels sont en contact permanent pour faire converger au mieux l’offre et la demande.
Si les camions, trains et péniches circulent, l’activité de transport ne tourne pas à plein régime. Les professionnels sont en contact permanent pour faire converger au mieux l’offre et la demande.
« Des cellules de crise dans l’industrie agroalimentaire et le transport multimodal de marchandises se réunissent toutes les semaines, voire tous les jours, avec pour objectif de s’adapter à un environnement en perpétuelle évolution. Et le gouvernement réagit très rapidement aux besoins en publiant des décrets dans le Journal officiel », rapporte Fabrice Accary, directeur général de l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF). Par exemple, une demande – relative à la circulation des poids lourds le dimanche 22 mars – a été déposée auprès des autorités le lundi 16 mars, avec publication du décret le vendredi 20 mars. Dans ce contexte, les divers modes de transport des marchandises répondent tant bien que mal aux besoins des chargeurs.
Hausse des coûts du transport routier
« Le transport routier de produits agroalimentaires fonctionne, avec un rééquilibrage des trafics de la RHD vers la GMS. On observe que le rythme de la consommation revient à la normale, après le pic enregistré à la veille du confinement lors de la constitution de stocks », indique Fabrice Accary. « L’absentéisme (pour cause de garde d’enfants ou de maladie), de l’ordre de 15 à 20 %, est aujourd’hui gérable mais il nous faut anticiper cette problématique le mieux possible », selon lui. Le Syndicat de Paris du commerce et des industries des grains, quant à lui, constate, dans une note du 23 mars, « un surenchérissement du fret routier dans de nombreuses régions, entraîné par une moindre disponibilité de marchandises en retour des livraisons ».
« Pas de souci majeur concernant le transport de céréales », selon la SNCF.
« Le fret ferroviaire atteint 67 % du trafic normal, toutes marchandises confondues », affirme Fabrice Accary. Étant donné que les secteurs de la métallurgie et du bâtiment fonctionnent au ralenti, « le transport des grains et autres produits agroalimentaires ne souffrirait pas trop, SNCF Réseau portant toute son attention à ce que les céréales disposent des capacités ferroviaires dont elles ont besoin », selon lui. Et Philippe Moritz, directeur Communication de SNCF-Transport ferroviaire et multimodal de marchandises, de confirmer : « Le transport ferroviaire de céréales ne rencontre pas de souci majeur même si quelques difficultés sont apparues en début de semaine 13, notamment en raison de problèmes de maintenance de locomotives ou d’absence d’aiguilleurs ». Un groupe de travail intermétiers a été mis en place pour bien aligner toutes les ressources indispensables à la circulation des trains. « La demande reste forte et nous nous organisons pour la satisfaire avec parfois des décalages d’un ou deux jours par rapport aux commandes clients », insiste Philippe Moritz.
Le fret fluvial atteint, quant à lui, « 70 % du trafic normal, toutes marchandises confondues », note Fabrice Accary. Les mariniers répondent présents et les écluses fonctionnent, VNF faisant le nécessaire pour ce faire. Mais « des restrictions horaires de circulation ont été mises en place obligeant les chargeurs à réviser leurs plans de transport ».