Conservation: les attaques record de mildiou marquent la campagne
La production française de pommes de terre de conservation devrait s’élever à 4.500.000t en 2005, en léger recul sur l’année dernière.
LA PLANTATION de la campagne 2005 s’est, globalement, bien déroulée, indique Arvalis-Institut du végétal et l’Institut technique de la pomme de terre (ITPT). Après un hiver généralement peu arrosé, les plantations ont débuté tôt en saison, sur des sols bien ressuyés. Certaines régions ont cependant connu des épisodes pluvieux qui sont, parfois, venus retarder la plantation, entraînant une amplitude importante entre le début et la fin des plantations. De manière générale, le climat aride de juin a provoqué un ralentissement de la levée des plantations tardives. Des régions ont ensuite enregistré d’importantes pluviométries. Ces précipitations ont pu entraîné des dommages dans les parcelles, tels que des ravinements dans les buttes de pommes de terre. Les risques de pommes de terre vertes et de déchets ont été accentués dans les secteurs très arrosés et de nouvelles plantations ont parfois été nécessaires. Par ailleurs, certains des principaux départements producteurs de pommes de terre ont été soumis à des arrêtés préfectoraux réglementant l’usage de l’eau, compte tenu de la sécheresse. Dans la plupart des cas, une gestion volumétrique de l’eau a été l’option retenue, avec des quotas d’utilisation par agriculteur et par culture. L’ensemble de ces aléas a parfois entraîné des retards de croissance d’une à plusieurs semaines.
Une très forte pression mildiou
La très forte pression mildiou restera un fait marquant de l’année 2005, surtout dans le grand nord-ouest de la France. Cette région a enregistré l’épidémie la plus violente depuis quinze ans. En Picardie par exemple, une première attaque fin juin a obligé les producteurs de pommes de terre à lutter précocement contre le mildiou. La lutte a dû être maintenue de façon continue car une seconde attaque a suivi dès la mi-juillet. Dans le Centre, l’épidémie de mildiou a globalement été bien maîtrisée avant les défanages de mi-juillet ou début août, malgré une infestation très précoce. La Champagne-Ardenne a connu un printemps très calme, puis une remontée en pression de la maladie, surtout à partir de la mi-juillet. Il faut aussi noter que des cas d’orages, plus ou moins localisés et accompagnée de grêle, ont parfois nécessité une vigilance accrue dans la protection fongicide en juin-juillet.
Malheureusement, dans des conditions de pression extrême, même les meilleurs produits ne permettent pas une efficacité à 100% contre le mildiou. De fait, des tubercules atteints par le champignon ont été localement observés. Mais, globalement, les qualités culinaires, technologiques et sanitaires des productions étaient correctes bien qu’hétérogènes.