Commerce agro : baisse de l’excédent en 2004
SELON LA NOTE de conjoncture mensuelle du ministère de l’Agriculture, l’excédent des échanges agroalimentaires français s’élève à 8 M d'euros en 2004, en repli de 0,5 M d'euros par rapport à 2003. Ce fléchissement est dû principalement aux produits agricoles transformés dont les importations progressent plus fortement que les exportations. En 2004, les exportations agroalimentaires (39,4 Md'euros) fléchissent de 259 Md'euros par rapport à 2003, alors que les importations (31,4 Md'euros) progressent de 200 M'euros. En conséquence, l’excédent agroalimentaire, qui atteignait 8,5 Md'euros en 2003 et 2002, retombe à 8 Md'euros en 2004. Les boissons et les viandes, dont les excédents diminuent, et les fruits, dont le déficit s’aggrave, contribuent le plus à la dégradation du solde général des échanges agroalimentaires. L’excédent agroalimentaire se tasse avec nos partenaires de l’UE comme avec les pays tiers, dans un contexte d’euro fort.
Les produits de l’amidonnerie s’exportent bien
L’excédent des échanges de produits agricoles transformés recule de 0,4 Md'euros en 2004 pour s’élever à 6,3 Md'euros. Avec 29,3 Md'euros, les exportations ne progressent que de 0,1 Md'euros par rapport à 2003. Les exportations de vins et champagne enregistrent une baisse significative (-0,3 Md'euros). Après avoir bénéficié en 2003 du millésime 2000, les ventes de vins rouges de Bordeaux se replient de 25% dans un contexte de baisse des cours. A l’inverse, la progression de 4% des ventes de champagne est due uniquement à la hausse des prix. Les produits à base de céréales, en particulier les produits de l’amidonnerie et les céréales transformées, affichent la plus forte hausse (+0,1 Md'euros). Les importations de produits agricoles transformés(22,9 Md'euros) s’accroissent de 0,5 Md'euros par rapport à 2003 (+2%). Cette hausse est surtout alimentée par les achats de viandes (+0,3 Md'euros). Favorisées par la réduction de la production nationale, les importations de viande bovine augmentent de 20%. Les importations de cigarettes enregistrent au contraire un recul de 0,3 Md'euros, soit 12% de moins qu’en 2003 malgré une reprise en fin d’année 2004.
Baisse des importations de graines de soja et tournesol
L’excédent des échanges de produits agricoles bruts atteint 1,7 Md'euros en 2004. Il perd 98 M'euros par rapport à 2003. Les exportations (10,1 Md'euros) fléchissent de 371 Md'euros (-4%). Une bonne partie de ce fléchissement est imputable aux fruits (-139 Meuros). La concurrence étrangère pèse sur nos exportations de pommes dont la diminution (-80 Meuros) est toutefois limitée par la hausse des prix. A l’inverse, la baisse des prix accentue le recul de nos exportations de pêches et nectarines (-33 Meuros). La réduction des disponibilités entraînent une contraction de nos exportations de gros bovins (-127 Meuros) essentiellement vers l’Italie et l’Espagne. Les importations de produits agricoles bruts (8,5 Md'euros) reculent de 273 Meuros (-3%). Grâce à l’augmentation de la production nationale d’oléagineux, en particulier de colza, les importations de graines de soja et de tournesol s’inscrivent en baisse en 2004. Le coût de nos importations de cacao s’allège en raison du repli des cours mondiaux. En revanche, nos importations de fruits progressent (+122 Meuros), en particulier celles d’agrumes, de pommes et de poires. Les arrivages de pommes s’accroissent en provenance d’Espagne, des Pays-Bas et de Belgique. Ceux de poires augmentent en provenance d’Afrique du Sud, d’Argentine, des Pays-Bas et de Belgique.
Hausse des échanges mais baisse du solde avec l’UE
Avec nos partenaires de l’UE, l’excédent des échanges agroalimentaires (6,8 Md'euros) se tasse de 233 Meuros en 2004 par rapport à 2003. Les exportations agroalimentaires (29,2 Md'euros) augmentent de 1% alors que les importations (22,4 Md'euros) progressent de 2%. La baisse de l’excédent se concentre surtout sur la Belgique (0,7 Md'euros contre 0,9 Md'euros en 2003) et l’Allemagne (2,1 Md'euros contre 2,3 Md'euros). En revanche, le déficit avec les Pays-Bas se réduit, passant de 2,2 Md'euros en 2003 à 2 Md'euros en 2004. L’Italie (26,4 Md'euros) reste notre principal client en 2004, devant le Royaume-Uni (25,7 Md'euros) et l’Allemagne. Avec les pays tiers, l’excédent des échanges agroalimentaires s’élève à 1,2 Md'euros en 2004, soit 226 Meuros de moins qu’en 2003. Les exportations agroalimentaires (10,2 Md'euros) comme les importations (9 Md'euros) s’inscrivent en baisse par rapport à 2003, respectivement de 5% et 3%. C’est avec l’Arabie saoudite et les États-Unis que la dégradation du solde est la plus importante en 2004. L’Arabie saoudite achète moins de céréales (orge, maïs) et de viandes de volaille. Les États-Unis, qui réduisent considérablement leurs achats de vins rouges de Bordeaux (-152 Meuros par rapport à 2003), demeurent cependant notre première source d’excédent hors UE avec un solde de 1,5 Md'euros devant le Japon (940 Meuros).
Légère reprise des échanges en décembre
En décembre 2004, l’excédent des échanges agroalimentaires atteint 541 Meuros, soit 19 Meuros de plus qu’il y a un an. Les échanges s’améliorent légèrement. Les exportations agroalimentaires (3,4 Md'euros) comme les importations (2,8 Md'euros) augmentent de 1%. A l’exportation, les céréales (maïs, blé), la viande de porc et les boissons enregistrent les plus fortes hausses par rapport à décembre 2003, tandis qu’à l’importation, ce sont les viandes, les tabacs et la biscuiterie qui progressent le plus.