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Brésil : comment les exportations de sucre font monter les prix du maïs et du soja

Des retards d’exportations entraînent des surcoûts logistiques, qui se répercutent sur les prix payés par les importateurs de grains brésiliens, maïs et soja.

© Tumisu-Pixabay

« Le Brésil connaîtra tout au long de l’année 2024 des difficultés logistiques concernant l’export de son maïs et de son soja », s’est exprimé Arthur Neto, directeur général de la principale compagnie brésilienne de chargements Alphamar, lors de la conférence annuelle du Conseil International des céréales, qui s'est déroulée à Londres le 12 juin. La raison : la forte concurrence dans les ports entre les exportations de sucre, de maïs et de soja.

Lire aussi : "500 millions de dollars pour construire un terminal portuaire agricole au Brésil"

Pour donner une idée de l’ampleur du phénomène, Arthur Neto présente quelques chiffres. L’export brésilien de sucre sur la période janvier-mai 2024 a progressé de 64 % par rapport à janvier-mai 2023, dépassant les 10 Mt (10,311 Mt précisément), contre 6,257 Mt précédemment. 

Le Brésil a augmenté de 64 % ses chargements de sucre entre janvier-mai 2023 et 2024 !

La baisse des exportations indiennes de sucre explique la hausse de celles brésiliennes…

Si le Brésil est aussi dynamique en termes d'exportations de sucre en 2023-2024, c’est notamment en raison de la politique indienne de limiter les leurs, afin de freiner l’inflation alimentaire sur leur marché intérieur. Et cela se répercute par ricochet sur les exportations de maïs et de soja brésiliens. « Certains silos portuaires peuvent passer relativement facilement du stockage de sucre à celui de maïs ou de soja. Mais c’est loin d’être le cas partout », prévient l’opérateur brésilien.

Un surcoût qui pourrait se répercuter aux importateurs européens

Ainsi, de nombreux retards de chargements de bateaux sont déjà rapportés. En plus de l’engorgement des ports créé par l’arrivée massive de sucre, rappelons les récentes intempéries qui ont frappé le pays : inondations dans certains secteurs, baisse du niveau des eaux fluviales dans d’autres, perturbant la livraison des marchandises vers les ports connectés. 

Et qui dit retard dit surcoût logistique, qui se répercutera probablement dans les prix d’achats des importateurs, dont fait partie l’Union européenne.

Hausse attendue de l’utilisation de maïs pour la production d’éthanol au Brésil

La consommation de maïs brésilien par le débouché bioéthanol serait portée à 17,7 Mt pour la campagne commerciale 2024-2025, contre 15,1 Mt en 2023-2024, rapporte Arthur Neto, dirigeant de la compagnie brésilienne Alphamar, à partir de données croisées auprès de divers organismes (USDA, Conab, Agroconsult, etc.). Ceci en raison notamment de l’augmentation du nombre d’usines : elles passeraient de 23 unités à 26 d’une année sur l’autre.

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