Bourse des grains : Paris accueille les exécutants et honore la Cap
Malgré la morosité du marché des grains, les opérateurs de la filière ont apprécié cette bourse du Nouvel An, qui s’est avérée particulièrement chaleureuse et animée.
ENVIRON 500 OPERATEURS se sont retrouvés sous la coupole de la Bourse de commerce à Paris pour le traditionnel rendez-vous de présentation des vœux à la profession du Syndicat général de la Bourse de commerce de Paris (SGBCP).
Cette bourse du Nouvel An était consacrée aux nombreux exécutants de notre filière, spécialement invités pour cette occasion et trop rarement mis en avant. Pourtant, toute la filière reconnaît leur importance et leurs compétences.
Cette journée fut aussi l’occasion pour la Chambre arbitrale de Paris (Cap) de fêter ses 80 ans d’existence. Dominique Vallery-Masson, son président, est revenu sur l’histoire de cette instance judiciaire particulière que sollicitent de plus en plus nos opérateurs pour régler leurs litiges.
Enfin, pour clore son discours, Baudouin Delforge, président du SGBCP, a cité notre hebdomadaire en annonçant la célébration des 70 ans de La Dépêche/Le Petit Meunier dans l’enceinte de la Bourse de commerce de Paris.
La Chambre arbitrale de Paris fête ses 80 ans d’existence…
«Pourquoi une justice à caractère privé serait-elle moins juste qu’une justice publique où l’importance du litigant n’a aucune importance ?», s’étonne encore Dominique Vallery-Masson. Déjà en 1926 où, à l’unanimité, trente organisations professionnelles décidèrent la création de la Cap le 12 mars, «véritable acte fondateur de la Chambre arbitrale», la question revenait fréquemment, selon son président. Pourtant, après plusieurs décennies, les décisions de la Chambre ont montré son impartialité et sa compétence en matière de contrats commerciaux. Pendant sa première année d’activité en 1926, la Cap rendait 17 sentences ; depuis, plus de 30.000 ont été prononcées par cette instance.
L’évolution mondialiste des échanges commerciaux a entraîné la Chambre à traiter de plus en plus d’affaires étrangères. Aujourd’hui, plus de 70 % des sentences ont un caractère international et peuvent être rédigées en anglais. Toutefois, la majorité des arbitrages opposent des sociétés européennes, mais la Cap a dernièrement reçu des affaires originaires des Etats-Unis et de Chine.
Une série de questions ouvertes a permis à Bernard Villette, conseiller de la Chambre, d’évoquer le difficile sujet de la discrétion des sentences prononcées par la Chambre arbitrale. Ce dernier a présenté à Dominique Valléry-Masson l’idée de «publier un bulletin de communication avec des sentences récentes et retouchées —afin de préserver l’anonymat des sociétés engagées dans la procédure— auprès d’entreprises étrangères à la Chambre pour en faire la publicité» ; une idée que la Chambre arbitrale maritime a déjà concrétisée. «Nous y pensons mais n’avons pas trouvé de solution, il faut traiter cette affaire correctement. Nous ne sommes pas des marchands d’arbitrage, nous sommes dans une notion de service», a répondu le président de la Cap avant d’ajouter : «Les affaires traitées ici ont plus d’impact sur les marchés que celles de la Chambre arbitrale maritime.»
… Et bientôt au tour de La Dépêche-Le Petit Meunier
Après avoir présenté ses vœux à la profession, Baudouin Delforge a annoncé que la prochaine bourse des grains décentralisée serait organisée à Rouen le mercredi 1 er février prochain. Quant à la bourse exceptionnelle de Paris prévue le 5 avril suivant, elle accueillera l’équipe de La Dépêche/Le Petit Meunier qui aura l’honneur de souffler ses soixante-dix bougies, là où tout a commencé, sous la rotonde de la Bourse de commerce de Paris.