Bioéthanol : un marché en croissance en France
La Collective du bioéthanol se félicite de l’expansion du biocarburant qui, selon elle, devrait se poursuivre en 2018.
La Collective du bioéthanol se félicite de l’expansion du biocarburant qui, selon elle, devrait se poursuivre en 2018.

« Le SP95-E10 est la première essence de France en 2017 », s’est réjoui Sylvain Demoures, secrétaire général du SNPAA (Syndicat national des producteurs d’alcool agricole),
lors d’une conférence de presse organisée par la Collective du bioéthanol le 30 janvier à Paris. Le SP95-E10 (ou E10), carburant contenant 10 % de bioéthanol, représente 38,8 % de parts de marché au niveau hexagonal en 2017, contre 37 % pour le SP95 (carburant fossile à 100 %). Quelque 5 850 stations-service ont proposé l’E10 en 2017, soit une hausse de 320 stations d’un an sur l’autre. Le Superéthanol E85 n’est pas en reste, avec 973 sites vendant en 2017 ce produit, ce qui correspond à une augmentation de 106 installations entre 2016 et 2017.
L’amélioration de la fiscalité de l’essence par rapport au diesel a joué, permettant d’abaisser les prix des biocarburants à la pompe, selon les représentants de la Collective du bioéthanol. La croissance du bioéthanol devrait se poursuivre en 2018, et l’E10 pourrait dépasser le seuil des 50 % de parts de marché des essences dans moins de deux ans, d’après Sylvain Demoures. Concernant l’E85, l’association estime que les volumes consommés en France ont grimpé de 23 % entre 2016 et 2017, à 117 902 m3. Ceci s’explique par la compétitivité de l’E85, actuellement « le carburant le moins cher à la pompe, à seulement 0,69 €/litre en moyenne », précise Nicolas Kurtsoglou, responsable carburant au sein du SNPAA.
12 Mhl de bioéthanol produit sur 2017/2018
La production française de bioéthanol destinée au débouché carburant est projetée à 12 millions d’hectolitres (Mhl) sur 2017/2018, sur 300 000 hectares de grandes cultures (50 000 ha de betteraves, 250 000 ha de blé et maïs environ), contre 11 Mhl environ en 2016/2017, grâce aux meilleurs rendements betteraviers en 2017, selon Nicolas Rialland, responsable Éthanol au sein de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). Malgré la bonne dynamique actuelle du bioéthanol, voir une hausse future des surfaces hexagonales consacrée à sa production est peu probable, le contexte réglementaire (Red II) étant jugé peu favorable. « Nous exportons actuellement 3 à 4 Mhl sur l’Union européenne. Si augmentation de la consommation française il y a, elle ne sera guère supérieure à 1 Mhl, et cela se traduira par une baisse des exportations. » Nicolas Rialland s’inquiète de la concurrence des agrocarburants produits à partir d’huile de palme : « Nous nous sommes rendu compte que les coproduits issus du traitement HVO
(Hydrotreated Vegetable Oil), utilisant de l’huile de palme, pouvaient être incorporés dans l’essence. 0,915 Mhl de biocarburant produit à partir de ce procédé ont été incorporés dans l’essence en 2016, soit 1,3 Mhl d’éthanol équivalent énergie, contre 0,28 Mhl en 2015. » Néanmoins, sans donner de chiffres précis, Sylvain Demoures s’attend à un repli de l’usage de cet agrocarburant en 2018, jugé de piètre qualité.