Meunerie
Bellot mise sur le terroir
Le meunier table sur une production de 80.000 t en 2011, d’origine 100 % Poitou-Charentes

LES MINOTERIES Bellot souhaitent percer en Ile-de-France. Parmi les autres objectifs mis en valeur pour leur première participation au salon Europain du 6 au 10 mars 2010, la défense du terroir du Poitou-Charentes, avec les farines Alliage et Mitronette, ainsi qu’une augmentation des capacités de production.
Objectif 100 % blé d’origine Poitou-Charentes
« Notre bibliothèque à pains a beaucoup de succès » s’est félicité Jean-Paul Bellot, président des minoteries Bellot, lors du salon Europain. L’enjeu de cette participation était important : « Développer la clientèle en région Ile-de-France, en s’appuyant notamment sur les farines Mitronette pour pain courant et tradition française Label rouge .» Autre atout mis en avant : la commercialisation d’une farine T65 Label Rouge proposée en sachet d’1 kg sous la gamme Belle Sélection. Elle est vendue dans les boulangeries artisanales et GMS. Une première en France. « Pour cela, nous développons une chaîne d’ensachage. C’est un marché qui fonctionne bien et qui devrait représenter 800 t/an » précise Jean-Paul Bellot. L’ensemble de la production des moulins Bellot est réalisé à partir de blés d’origine Poitou-Charentes, à 90 % pour la récolte 2009. Les 10 % restants sont essentiellement des blés de force. « Pour atteindre les 100 % dès 2010, des contrats de mise en culture de ces blés ont été signés avec des organismes stockeurs et des agriculteurs. » L’implication par rapport à la filière blé locale est importante, notamment avec la démarche « signé Poitou-Charentes », dont les minoteries Bellot sont l’un des membres fondateurs pour la dynamique céréalière. Les blés concernés ont un cahier des charges identique aux blés CRC et sont également certifiés pour la fabrication des farines Label Rouge.
Des coproduits de meilleure qualité avec le peeling
Quelque 71.000 t de blé ont été écrasées en 2009 dans les moulins Bellot, ce qui représente 33 % des blés utilisés en meunerie en Poitou- Charentes. La part de farines bio s’est élevée à 6 %, la part Label Rouge à 25 %. « Nous nous sommes fixés l’objectif des 80.000 t en 2011. Une progression qui permettrait la création de 3 à 5 emplois » indique Jean-Paul Bellot. Parmi les investissements nécessaires, un moulin de 350 t/j a été mis en service en avril 2008, s’ajoutant à l’unité déjà existante d’une capacité de 170 t/j. La nouvelle usine est accompagnée de 32 cellules de stockage de blés et une tour de nettoyage, l’ensemble représentant un coût de 8 M€. Une technologie de décontamination du blé, exclusive en France, y est développée sur le DC peeling. « Toutes les parties indésirables en contact avec les pesticides, métaux lourds ou tout autre contaminants, dont l’épicarpe, sont éliminées » précise Jean-Paul Bellot. Pour ce projet, les minoteries Bellot ont travaillé en partenariat avec l’aide à l’innovation Oseo, qui a été déterminante. « Si les essais n’étaient pas concluants, nous n’avions pas à rembourser l’aide.» En février 2010, l’entreprise a même été choisie pour intégrer la communauté Oseo Excellence, récompensant un fort potentiel de croissance. De 2006 à 2009, le chiffre d’affaires a ainsi doublé pour atteindre les 25 Me. Parmi les atouts liés au peeling, l’obtention de sons et remoulages de meilleure qualité sanitaire. « Les industriels et les boulangeries sont sensibles à l’argument, tout comme le consommateur pour lequel une communication simple a été mise en place » se réjouit Jean-Paul Bellot. Pour le moment, les coproduits après peeling ne sont pas mieux valorisés en nutrition animale. Issus de blés biologiques, ils sont utilisés dans les formulations de pain complet et semi-complet. L’ouverture de la nouvelle unité de production a également permis de reprendre la mouture de seigle depuis décembre 2009. Elle avait été stoppée afin d’éviter les coupures entre moutures de blé.