B100 et HVO100, des biocarburants aux multiples atouts
Les biocarburants B100 et le HVO100 sont des alternatives au gazole, dans le cadre de la transition énergétique et écologique engagée par l’Etat.
Les biocarburants B100 et le HVO100 sont des alternatives au gazole, dans le cadre de la transition énergétique et écologique engagée par l’Etat.
Si l’électricité et l’hydrogène sont des énergies en phase de développement pour les poids lourds, les biodiesels, avec le B100 et le HVO100, sont déjà une réalité sur le terrain pour les flottes captives. En France, le B100, obtenu par transestérification d’huile végétale, est issu à 100 % de colza produit localement. Le HVO100 (Hydrotreated Vegetable Oil ou huile végétale hydrotraitée en français), carburant 100 % renouvelable, est produit à partir de matières premières végétales ou de déchets agroalimentaires retraités (huiles de friture, graisses animales, résidus…).
Le B100 et le HVO100 sont aujourd’hui des solutions pour les entreprises qui souhaitent réduire leur impact environnemental (cf. Tableau 1 ci-dessous), en limitant leurs émissions de gaz à effet de serre et de particules fines. Cependant, les contraintes liées à son utilisation - qu’elles soient techniques, économiques, réglementaires et fiscales - freinent son déploiement (cf. Tableau 2 ci-dessous), même si les distributeurs proposent des offres engageantes pour inciter les professionnels à sauter le pas.
Des volumes encore marginaux
« Les volumes de B1010 et de HVO100 commercialisés aujourd’hui en France sont encore marginaux, nous estimons les ventes en France de carburants liquides bas carbone à environ 300 000 m3 sur les 10 millions de m3 utilisés dans le transport. Nous voyons que beaucoup reste à faire », déclare Etienne Valtel, directeur général d’Altens, spécialisé dans la distribution en France de carburants alternatifs liquides. Et d’ajouter : « Nos objectifs sont d’accompagner les entreprises pour atteindre les cibles de l’accord de Paris dans le cadre de la SNBC (Stratégie nationale bas carbone) de la France. A moyen terme, nous pensons que 25 à 30 % des carburants pourraient être bas carbone. »
A titre d’exemple, Altens, société créée en 2020, compte 450 clients en 2023 sur des secteurs très diversifiés comme les travaux publics, l’agriculture, le transport, la mobilité et la génération électrique. « Nous estimons à environ 3 000 à 4 000 le nombre de véhicules roulant aux solutions Pur100 (marque commerciale du B100 d’Altens) ou PurXTL (marque commerciale du HVO100 d’Altens) », affirme Etienne Valtel.
Lancé en 2018 à l’initiative du groupe Avril, produit et distribué par sa filiale Saipol, l’oléo100 est une énergie alternative et renouvelable issue du colza français.
© Saipol
Saipol (groupe Avril), producteur et distributeur de l’Oleo100, la marque commerciale de son B100 lancé en 2019, annonçait quant à lui son 1 000e client en février 2023, avec 9 500 véhicules roulant à l’Oleo100, dont 600 véhicules B100 exclusif (c’est-à-dire avec un moteur dédié à ce biodiesel). « L’objectif à horizon 2025 est d’atteindre les 25 000 véhicules », ajoute Benjamin Devun, responsable technique d’Oleo100 by Avril. Une « ambition limitée mais réaliste par rapport à la production française de colza », souligne-t-il. Et d’expliquer : « La production de l’Oleo100 ne vient pas en concurrence de l’approvisionnement en huile alimentaire du marché hexagonal, puisque le volume d’huile de colza produit - coproduit de la trituration de la graine en tourteau pour l’alimentation animale - est quatre fois supérieur à la demande nationale. Ainsi 75 % de l’huile de colza française part à l’exportation ou est valorisé en B100, pour participer à la souveraineté protéique et énergétique de la France ».
Etienne Valtel est sceptique quant au développement du B100 en France. Le fait que « certains producteurs de B100 tentent de garder un monopole » sur ce produit « ne va pas forcément dans l’intérêt du monde agricole » et « risque de freiner son développement au détriment des carburants de synthèse, finalement plus simples à sourcer et distribuer », commente-t-il. Et d’ajouter : « Je pense même qu’à terme, cette volonté de blocage va entraîner la disparition de ce produit déjà peu présent en Europe. Les constructeurs n’investiront pas sur des homologations associées à un produit d’ultra-niche ».
Des offres alléchantes
Les distributeurs de carburants alternatifs étoffent leurs offres de services afin de faciliter le passage de leurs futurs clients à une solution alternative.
Concernant le B100, Altens leur propose une « offre packagée » lisible regroupant l’ensemble des coûts (cuve, rétrofit, sur-entretien…). « L’objectif étant, pour nos clients, d’éviter les surprises et de lever les freins à la migration vers une énergie bas carbone », explique la société de distribution. De son côté, Saipol attire ses clients en leur proposant « une cuve de stockage connectée gratuite », « une prise en charge du coût du retrofit » et « une prise en charge partiel du surcoût du plan de maintenance (avec les constructeurs Man et Renault Trucks) ».
S’agissant de PurXTL d’Altens, la société peut mettre à disposition « une cuve avec un automate de distribution » et propose, à la demande du transporteur, « un réapprovisionnement automatique ».