Alimentation animale : de nouveaux flux de matières premières à Sète
Après le soja, le soja traçé, le tournesol hipro puis, depuis l’an dernier, le colza, le port de Sète reçoit désormais aussi de pulpes de betterave et des drèches de maïs destinés à la nutrition animale, selon Oqualim Sud-Est.
Après le soja, le soja traçé, le tournesol hipro puis, depuis l’an dernier, le colza, le port de Sète reçoit désormais aussi de pulpes de betterave et des drèches de maïs destinés à la nutrition animale, selon Oqualim Sud-Est.
A l’occasion de son assemblée générale du 28 juin à Vignieu (Isère), le groupement d'intérêt économique (GIE) Oqualim Sud-Est s’est félicité de l’arrivée à Sète, en décembre, du 512e bateau chargé de matières premières destinées à ses 26 adhérents et ses membres associés depuis le lancement du groupement en 1988.
Un éventail de coproduits qui se déploie
Les 23 navires qui ont fait escale au port de Sète en 2023 y ont déchargé 240 796 tonnes (t) : 160 058 t de soja standard (-18,9 % par rapport à 2022), 23 802 t de soja tracé (+50,41 %), 70 380 t de tourteau de tournesol HiPro (+21,53 %) et 16 556 t de tourteau de colza (+656 %).
Ce dernier flux, généré par Bunge en provenance de ses usines de trituration de Roumanie et d’Ukraine, enrichit donc la gamme disponible sur le port. Il est pour l’instant brouetté par camion jusqu’à un bâtiment plus éloigné des quais. Bunge anticipe un volume de 18 000 t pour 2024.
ADM démarre par ailleurs cette année des importations de pulpes de betterave (en provenance d'Egypte) et de drêches de maïs, pour des volumes qui pourraient atteindre 10 000 t de pulpes et 13 000 t de drêches.
De nouvelles capacités de stockage en vu
Le port de Sète, connu pour être juste en capacité de stockage, réfléchit donc avec le transitaire Sea Invest à la manière de sécuriser ces flux divers en envisageant la construction d’une nouvelle structure de 5 000 m2. Les importateurs s’inquiètent en effet du risque d’un manque de place lors de l’arrivée d’un bateau de 27 500 t car la capacité à disposition du GIE est actuellement de 26 000 t.
Mise en service d'une grue de 40 t avec trémie dépoussiérante
L’investissement du port dans une grue de 40 t avec trémie dépoussiérante, mise en service l’an dernier, souligne en tous cas son intérêt dans les flux de matières premières agricoles. « Les flux de vrac agro dépassent le million de tonnes entre la nutrition animale et les biocarburants avec l’usine Saipol. Ils sont stratégiques pour le port », confirme son directeur, Olivier Carmes qui travaille avec la direction de Sea Invest, notamment son directeur général Nils Beneton. « Nous ne voulons pas rater l’opportunité de monter en puissance », explique ce dernier, en soulignant avec Loic Tixier, directeur de Sea Invest Sète, les différentes possibilités d’aménagements.
Assurer un tirant d'eau suffisant
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur s’est également engagée sur une stratégie de soutien aux flux portuaires et au transport fluvial notamment pour retrouver le tirant d’eau initial et renforcer les berges du canal Rhône.
De bonnes perspectives pour 2024
2024 s’engage sur des bases optimistes : les trois importateurs historiques (Solteam, Dreyfus, Bunge) notent un bon début d’année et des prévisions au moins similaires au réalisé de 2023. Les fabricants d'aliments pour animaux, qui devraient privilégier le maïs dans les formules, soutiennent en effet le dynamisme des flux de matières premières riches en protéines sur le port.
Quelque 95 314 t ont été débarquées à Sète sur le premier trimestre 2024. Pour l’année, les intentions d’achat que les adhérents expriment et qui doivent normalement être dans la fourchette +10/-10% des volumes réellement achetés (quoique le GIE note sur ce point un certain dérapage l’an dernier) affichent une hausse en soja tracé comme en tournesol HiPro. Les acheteurs sont plus prudents dans leurs intentions d'achat de soja standard.
Le port de Chalon élargit l’hinterland du port de Sète
Quant au port de Chalon, qui élargit l’hinterland de Sète grâce au transport fluvial, il enregistre une hausse de volumes de +34 % à mi-juin.
Le GIE devrait donc renouveler une année à plus de 25 000 t (le seuil pour obtenir une ristourne portuaire) si la dynamique se maintient après une année 2023 à 26 553 t.