Agrosolutions veut grandir dans l’expertise
Le consultant en agriculture d’InVivo va augmenter son effectif au printemps prochain, avec l’implantation d’une maison du végétal à Reims, dans la foulée de son repositionnement de 2016.
Agrosolutions, cabinet d’experts-conseil d’InVivo, présentait le 11 avril un bilan de ses réalisations de la campagne 2016, à La Défense. Diversifiée dans l’amélioration des achats, la commercialisation, la gestion du risque produit et le service aux agriculteurs, l’entreprise cible les collecteurs, les transformateurs et la 2e transformation.
Son directeur général Antoine Poupart a mis en avant Datacrop, outil de prévision de volumes et qualités des récoltes, testé par les traders d’InVivo, au service des agriculteurs en campagne et des OS pour un allotement de qualité. Plus aval, le cabinet a travaillé avec Lu sur la production de blé, pour la régularité de l’approvisionnement à la biscuiterie de Mondelez.
Expert judiciaire en enjeux agricoles
Agrosolutions se dit opérateur de compensation écologique, après la loi sur la biodiversité de 2014, qui demande une étude préalable pour tout prélèvement de terres agricoles qui touche la filière. « Une voie rapide, ce sont des rendements céréaliers en moins sur les champs expropriés, affectant le silo et la coopérative qui attendaient ces productions », résume Carole Hernandez Zakine, docteur en droit de l’environnement. Le consultant compte définir avec les coopératives, les négoces et les agriculteurs en vente directe, des contreparties.
La requalification des abords de l’A1, desservant l’aéroport de Roissy, est une idée comparable. Le cabinet suggère de réaliser sur 400 à 800 ha de parcelles céréalières la bordant une vitrine de la ferme France, avec différentes cultures, agroforesterie, maraîchage, en vue des Jeux olympiques de 2024. Il doit rencontrer les coopératives Valfrance et Agora sur l’implantation de haies favorables aux pollinisateurs. Son expertise s’applique encore à des projets d’agriculture urbaine, comme les fraises élevées en silos, dont Noëllie Hestin, manager, doute que la mise en marché soit assurée. « Comparé à une agriculture traditionnelle, qu’est-ce que ça rapporte de plus ? » demande-t-elle. Pour du basilic ou des micropousses, le prix de vente pourrait couvrir l’investissement.
Multiplier par trois la couverture de la ferme France
Le marché français est mal adressé en assurances agricoles, ce qui conduit Agrosolutions à se placer comme courtier au niveau de la collecte et de la transformation. Antoine Poupart pointe la faible couverture assurantielle de nos céréaliers (25 %) comparés à leurs homologues américains (80 %). La filiale d’InVivo va donc se scinder en quatre unités, dont l’une, Agrosolutions Insurance, viendra compléter l’offre existante de Groupama en assurance récolte et assurance chiffre d’affaires pour les coopératives. Agrosolutions serait en mesure de valoriser les données collectées par 63 coopératives sociétaires du groupe afin de couvrir finement les risques sanitaires. Ce réseau d’évaluation sans égal en Europe aura vocation à s’exporter.