Entreprises
Adieu l’Afab, longue vie à Nutrinoë !

En déficit d’image dans le grand public, les fabricants d’aliments pour animaux bretons se lancent dans une opération de communication de belle ampleur. Dévoilée à l’occasion de leur assemblée générale, mercredi 22 mai dernier, cette action s’appuie sur un travail de dix-huit mois pour déterminer les valeurs partagées par ses 15 adhérents (43 usines). Elle démarre par un changement de nom : l’Afab devient Nutrinoë. Une appellation choisie pour confirmer son objet, la nutrition animale, et pour rappeler le mythique roi breton Nominoë, rassembleur du territoire au VIIe siècle. Sans oublier un lien plus ancien au Noé de l’Arche. Car l’urgence est bien de sauver les productions animales : « la nutrition animale est un très bon indicateur de la santé des productions animales », rappelle ainsi le président de Nutrinoë, Hervé Vasseur. Or, depuis 2002, la Bretagne est passée de près de 10 millions de tonnes d’aliments fabriqués à moins de 8,5 Mt (8,3 Mt exactement en 2012). Si les aliments pour bovins progressent, les aliments pour porcs et ceux pour volailles font les frais des difficultés des élevages. Dont, en premier lieu, les difficultés de trésorerie liées au grand écart entre augmentation des prix des matières premières et stagnation (voire régression dans certains cas) du prix des produits animaux. « Ce ne sont pas les performances techniques qui pèchent », souligne le président qui en veut pour preuve la performance de l’indice de consommation en porc. Il était de 3,08 en 2001 pour 2,87 l’an dernier, soit autant d’économie de matières. Sans compter l’influence du lissage des prix par les industriels : « En 2012, les fabricants d’aliments ont permis une économie de 100 M€ aux éleveurs si l’on compare l’achat d’aliments à celui de matières premières en spot. »
Outre le changement de nom, le lancement d’un site internet (nutrinoe.fr) et la distribution de documents descriptifs du métier, les adhérents de Nutrinoë affirment ne rien avoir à cacher. Ils ouvrent donc les portes de 10 usines. Le 1er juin sera ainsi la journée de la nutrition animale. « Nous visons le grand public, notamment les plus proches voisins de nos sites, mais également nos salariés et leurs familles car s’ils sont fiers de travailler chez nous et de montrer leur outil de travail : ils seront nos meilleurs ambassadeurs », résume Stéphane Deleau, président de la Commission communication.