Actualité de la semaine
International
Grippe aviaire : le virus atteint le continent Africain
L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’OMS et la FAO se sont déclarées «très préoccupées» de l’annonce le 8 février d’un premier foyer de grippe aviaire en Afrique, dans le nord du Nigeria. Près de 40.000 oiseaux sur les 46.000 poules, oies et autruches que comptait un élevage industriel ont été tués par le virus, identifié comme étant une souche hautement pathogène du H5N1. Les 6.000 animaux restants ont été abattus. La FAO et l’OIE ont annoncé qu’elles allaient dépêcher des vétérinaires au Nigeria pour évaluer la situation sur place et tenter de déterminer si l’introduction du virus H5N1 est due à des oiseaux migrateurs ou au commerce et aux mouvements des volailles et des produits dérivés. L’OIE a indiqué qu’elle allait d’ores et déjà débloquer une aide financière d’urgence afin de mener une campagne de vaccination massive des volailles autour des foyers d’infection. L’Afrique du Sud a aussitôt stoppé les importations de produits avicoles en provenance du Nigeria.
OGM/OMC : l’UE ne serait pas obligée de revoir sa loi
La Commission européenne a cherché à relativiser, le 8 février, la portée du rapport préliminaire de l’Organisation mondiale du commerce au sujet du différend sur les OGM opposant l’Europe aux Etats-Unis, à l’Argentine et au Canada. Elle a estimé que l’UE pourrait continuer à fixer comme elle l’entend ses propres règles en la matière. Selon diverses sources diplomatiques concordantes, ce document de 1.047 pages, transmis de manière confidentielle aux parties le 7 février, indique que le moratoire européen sur les nouvelles autorisations d’OGM, qui a prévalu d’octobre 1998 à mai 2004, était contraire aux règles de l’OMC. Le rapport indique que c’est également le cas des embargos nationaux appliqués à l’époque par l’Allemagne, l’Autriche, la France, la Grèce, l’Italie et le Luxembourg. Les parties au dossier ont maintenant quatre semaines pour soumettre leurs commentaires avant la publication prévue en avril du rapport final qui proposera vraisemblablement aux membres de l’OMC d’approuver une condamnation symbolique de l’UE. Selon des sources communautaires, le rapport préliminaire est un «paquet mitigé» qui «n’oblige en rien l’UE à modifier son cadre réglementaire sur les OGM» d’autant plus que l’OMC «reconnaît que le système actuel d’autorisations dans l’UE fonctionne et qu’il n’y a plus de moratoire». L’UE aura la possibilité de faire appel si elle est condamnée et aucune sanction financière ne pourra être prise à son encontre puisque les règles de l’OMC ne permettent pas les mesures de rétorsion rétroactives. Par ailleurs et comme prévu, le conseil des ministres français a adopté le projet de loi sur la culture d’OGM en France.
Union européenne
Grippe aviaire : arrivée dans l’UE
Alors que des cygnes sauvages porteurs du virus H5N1 ont été retrouvés morts en Grèce et en Italie ces derniers jours, la présence du H5N1 a aussi été confirmée en Bulgarie, près de la Mer noire dans la région frontalière avec la Roumanie. Par ailleurs, la France et l’Allemagne enverront la semaine prochaine une «force d’intervention sanitaire conjointe» au Nigeria. L’Allemagne fait également savoir qu’elle pourrait faire enfermer ses volailles avant la date prévue du 1 er mars, après la découverte d’un cygne mort porteur d’un virus de la grippe aviaire en Slovénie près de la frontière autrichienne. Par ailleurs, le virus H5N1 a été identifié le 14 février sur deux cygnes trouvés morts dans le sud de l’Autriche.
Clothianidine : avis favorable sur la liste positive de l’UE
Bayer CropScience a annoncé, le 10 février, que le Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale, composée de représentants des ministères et de gouvernements des 25 États membres de l’UE, a donné un avis positif pour inscrire la clothianidine sur la liste des matières actives autorisées au niveau européen (liste 1 de la directive 91/414). En général, après un avis favorable de cette instance, la Commission européenne arrête sa décision rapidement. La chlothianidine est commercialisée sur le nom de Poncho. Il s’agit d’un traitement de semences insecticides à large spectre, utilisable sur le maïs, le colza, les céréales et les betteraves. Selon Bayer CropScience, Poncho a déjà reçu des autorisations provisoires de vente sur maïs en 2003 aux États-Unis, au Canada, en Argentine, en Hongrie, en Allemagne et en Autriche. En France, la clothianidine a été examinée par la commission d’étude de la toxicité (Com Tox) il y a déjà deux ans, qui avait alors demandé des compléments d’information, de façon à analyser le risque pour les abeilles.
Syndicalisme : syndicats agricoles italiens critiqués
Les agriculteurs italiens remettent en cause le rôle des syndicats agricoles majoritaires pour les défendre au mieux, vis-à-vis des autres secteurs économiques, du ministère de l’Agriculture, de l’Union Européenne et des pays émergents. C’est ce que souligne le journal agricole Terra e Vita en titrant «Syndicats, ne nous représentez plus !». Fin 2005, ils ont critiqué le rôle des délégations des trois syndicats généralistes (Coldiretti, Confagricoltura, CIA) présents à la réunion de l’OMC à Hong Kong. Des comités locaux se mettent en place dans les différentes régions de l’Italie et les «coordinations autonomes» sont de plus en plus dynamiques. Les agriculteurs italiens remettent aussi en cause le fonctionnement même des syndicats et leurs nombreuses structures prestataires de services, allant du conseil technique jusqu’à l’instruction locale des aides Pac.
France
Afssa/grippe aviaire : enfermer les volailles, «si possible»
Considérant que les oiseaux sont désormais soumis en France à «un risque aggravé de contamination», l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments recommande dans un avis publié le 14 février l’enfermement des volailles sur tout le territoire, lorsque cela est «possible». Dans les zones humides à risque et dans trois départements (Landes, Vendée et Loire-Atlantique) à haute densité d’élevages de canards et oies «la claustration totale des volailles» est recommandée. «Une vaccination préventive» pour les canards et oies est préconisée lorsqu’ils sont situés dans les zones humides à risques de ces trois départements. Pour ce qui est des élevages de basse-cour, l’Afssa recommande les mêmes mesures sanitaires et de confinement que pour les élevages de volailles. Un recensement général des élevages de basse-cour accompagné d’un suivi systématique et rapproché de ces élevages par un vétérinaire sanitaire est également préconisé. La suite que le gouvernement entend donner à cet avis devait être connue ce 15 février.
Afssa/grippe aviaire : la FNSEA demande un soutien supplémentaire
«La participation et le soutien des producteurs de volailles à la politique de sécurité sanitaire nationale doit être confortée au-delà des 6 millions d’euros débloqués initialement par le ministère de l’Agriculture», souligne la FNSEA et la CFA (Confédération française de l’aviculture) dans un communiqué. «Cette prise en charge relève désormais du budget de l’État, voire de l’Union européenne» souligne le syndicalisme majoritaire. «Il s’agit de la juste rétribution des efforts des paysans à la politique sanitaire du pays» conclut le communiqué. Par ailleurs, le groupement interprofessionnel pour la promotion des exportations de poulets vers les Pays tiers (GIPEP) juge «tout à fait insuffisante la décision prise le 14 février par la Commission d’augmenter les restitutions à l’exportation de simplement 4 euros». En effet, la Commission a décidé de faire passer les restitutions de 26 à 30 E/100 kg pour les poulets entiers dès le 15 février. Le GIPEP demande que l’UE «prenne le plus rapidement possible des mesures complémentaires, permettant de sauvegarder cette filière».
Produits laitiers : restructurations en vue dans l’Ouest
Les interprofessions laitières de l’Ouest parlent de restructuration Les interprofessions laitières du Grand Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Basse Normandie, Poitou Charente) ont livré, vendredi 10 février, les premiers résultats d’une grande étude collective réalisée auprès des 27 industriels de produits laitiers (beurre-poudre en particulier) dans 39 sites recensés. Une zone qui concentre près des deux tiers des fabrications nationales de beurre et de poudre de lait de France, et 82 % des caséines. Selon l’étude pilotée par le cabinet Sofra, la moitié des opérateurs travaille sur des segments rentables ou susceptibles de le devenir, 23 % évoluent dans les produits laitiers industriels parce que ce sont des coproduits, et 27 % sont suspendus aux fluctuations des prix du marché mondial. Les interprofessions laitières proposent aux opérateurs une dynamique de restructuration sur les plans commercial, industriel ou de R & D. Elles soulignent la disponibilité d’aides financières.
Sécheresse : 86 ME d’indemnisation de plus pour 2005
La commission des calamités agricoles a décidé d’attribuer 86 millions d’euros supplémentaires pour compléter les indemnisations liées à la sécheresse de 2005. Vingt départements, sur 46 qui étaient éligibles, avaient en effet demandé le 9 février une rallonge pour pouvoir solder les dossiers individuels d’indemnisation des calamités agricoles. Le ministre de l’agriculture Dominique Bussereau s’y était engagé lors de son voyage en Auvergne.
En outre, une partie des départements de l’Indre-et-Loire et de l’Yonne a été reconnue éligible à l’indemnisation en raison de cette sécheresse 2005. Enfin, l’Aude et les Pyrénées Orientales ont été admis à cette procédure de calamités agricoles pour les inondations de novembre 2005 et janvier 2006.