Actualité de la semaine
International
Sénégal/France
accord de coopération entre paysans
La FNSEA et le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) du Sénégal ont signé, le 1er septembre 2005 à Dakar, une Convention-cadre de coopération. Elle permettra à la FNSEA d’apporter son appui et son expertise au CNCR dans la mise en œuvre de la loi agricole sénégalaise, dans le cadre de la formation des agriculteurs sénégalais, de l’information et de la communication, ainsi que dans le domaines des négociations internationales. La convention a été signée à Dakar par le président de la FNSEA, Jean Michel Lemétayer, et par le président du CNCR, Samba Guèye. Le président de la FNSEA a annoncé qu’une conférence internationale des responsables agricoles des pays du Nord et du Sud aura lieu à Paris les 30 novembre et 1er décembre 2005, à l’occasion des 30 ans de l’Afdi (Agriculteurs français et développement international).
ESB
provenance indienne selon une étude
Selon des scientifiques britanniques, l’apparition de l’encéphalopathie spongifome bovine (ESB) au Royaume-Uni à la fin des années 80 aurait été provoquée par l’importation d’aliments pour animaux et d’os originaires d'Asie du Sud des années 50 jusqu'aux années 70. Ces produits comportaient des restes de corps humains en partie calcinés lors de cérémonies funéraires hindoues et récupérés dans les eaux du Gange, et qui auraient pu être porteurs de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, avancent les deux auteurs de l’étude, Alan Colchester, professeur de médecine à l'Université de Kent, et Nancy Colchester, du Collège de médecine et de médecine vétérinaire de l'Université d'Edimbourg. «On sait que des restes humains sont inclus dans de la nourriture pour animaux préparée localement, et qu'ils pourraient encore être intégrés aujourd'hui dans des matériaux exportés», explique l’étude parue dans la revue The Lancet. Selon elle, ce sont des humains qui ont infecté des vaches, et non l'inverse.
Union européenne
Espagne/sécheresse
chutes de rendement de plus de 50 %
L’Espagne a traversé en 2005 une des plus graves sécheresses de son histoire. Les conséquences pour l’agriculture sont désastreuses, selon l’association des jeunes agriculteurs (Asaja). La récolte de céréales d’hiver serait en baisse de 52 % par rapport à une année normale, celle de céréales de printemps de 20 %, de tournesol de 60 % et de protéagineux-légumineuses de 75 %. Cela conduit à une perte de chiffre d’affaires en grandes cultures estimée à 1,7 milliard d’euros. Quant à l’élevage, la perte de chiffre d’affaires est estimée à un milliard d’euros. La totalité des ovins-caprins présents sur le territoire espagnol a été affectée par cette sécheresse, ainsi que la moitié des bovins.
Tony Blair
«la fin des subventions agricoles en 2010»
Dans une tribune publiée par le Financial Times du lundi 5 septembre, le Premier ministre britannique, Tony Blair, envisage 2010 comme étant l’année de la fin des subventions agricoles en Europe. Selon lui, «à la suite de l’engagement du G8 à Gleneagles (en juillet) de fixer une date crédible pour mettre fin aux subventions aux exportations agricoles, il devrait être possible à Hong Kong de fixer la date à 2010». Tony Blair se situe en effet dans la perspective des négociations à l’OMC et du prochain rendez-vous de Hong Kong en décembre. «L’enjeu est énorme à Hong Kong, écrit-il. Une absence de progrès pourrait même être fatale au cycle de négociations.» Rappelons que l’accord budgétaire signé en octobre 2002 par le sommet européen prévoit une stabilité des dépenses pour l’agriculture jusqu’en 2013.
Budget européen
Paris et Madrid pour un accord «rapide»
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, et la ministre française déléguée aux Affaires européennes, Catherine Colonna, ont appelé le 5 septembre à Madrid à trouver «rapidement un accord» sur le financement de l'élargissement de l'Union européenne dans le cadre du budget 2007-2013 selon un communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères. Au début d'une conférence des ambassadeurs espagnols en poste dans les pays de l'UE, à laquelle Mme Colonna a assisté, M. Moratinos a affirmé qu'«une révision de la Politique agricole commune en ce moment n'est pas opportune», rappelant la position de l'Espagne qui rejoint celle de la France. L'adoption d'un budget constitue l'un des grands enjeux de la présidence tournante, assurée par la Grande-Bretagne depuis le 1er juillet. En juin, Tony Blair s'était opposé à un projet de compromis financier au sommet européen de Bruxelles, refusant de revenir sur le «rabais» dont bénéficie son pays sans un réexamen parallèle de la Pac défendue par la France.
France
Biocarburants
incorporation à 5,75 % avancée à 2008
Dominique de Villepin avance à 2008 l’incorporation de 5,75 % de biocarburants dans les essences. Dans le discours de présentation de son programme économique et social, le 1er septembre, le Premier ministre a annoncé qu’il souhaitait avancer à 2008 l’incorporation de 5,75 % de biocarburants dans les essences. La date initiale, fixée par l’Union européenne, était jusqu’à présent 2010. Une nouvelle plutôt bien accueillie par le monde agricole. «C’est une bonne nouvelle, affirme Alain Jeanroy, coordonnateur du dossier bioéthanol pour les betteraviers, céréaliers et maïsiculteurs. Mais nous ne pourrons atteindre cet objectif que si le bioéthanol peut être incorporé en direct dans l’essence, comme cela se pratique aux Etats Unis, au Brésil et en Suède. En conséquence, il convient d’accompagner cette annonce des modifications réglementaires concernant les specificités du carburant.»
Maïs transgénique
le gouvernement confirme 500 ha
En 2005, près de 493 hectares de culture de maïs génétiquement modifié, correspondant majoritairement à du maïs MON810 (Monsanto), ont été déclarés en France. Le ministère de l’Agriculture l’a indiqué le 6 septembre, en écho aux chiffres avancés par le Figaro qui cite une superficie de « plus de 1.000 hectares ». Un chiffrage qui est une extrapolation, les déclarations de mise en culture se faisant sur une base volontaire. Le ministère précise que les productions commerciales issues de ces cultures iront au marché espagnol. Il indique également qu’un projet de loi sera présenté au Parlement début 2006 afin de se mettre en conformité avec les textes européens en matière de dissémination d’OGM. Ce projet de loi rendra obligatoire la déclaration de mise en culture et servira à définir des règles de coexistence entre cultures OGM et non-OGM. «Les règles du jeu arrivent un peu tard», a commenté le président des producteurs de maïs (AGPM), Christophe Terrain. L’AGPM précise avoir mis au point un guide de bonnes pratiques pour les agriculteurs qui souhaitent cultiver du maïs transgénique.
OGM
«ras-le-bol» manifesté des salariés de RAGT
Environ 200 salariés de l’entreprise semencière RAGT ont manifesté le 3 septembre à Rodez pour dénoncer deux destructions d’essais de plantes fourragères commises depuis un mois sur leurs parcelles de cultures expérimentales. Le syndicat FO avait apporté son soutien à un défilé où un tract intitulé “Nous en avons ras le bol” a été distribué. Les salariés sont d’autant plus en colère de voir que les cultures détruites n’étaient même pas de nature OGM. Ces destructions s’ajoutaient à six occupations, intrusions, agressions de salariés, destructions d’essais ou vols de semences commis à dans une station d’essais entre juillet 1999 et août 2004.
Lait
la FNPL veut poursuivre le mouvement
Dénonçant une fois de plus «le jeu» des entreprises qui consiste en des baisses de prix à la production sans rapport avec la réalité du marché, la FNPL (producteurs de lait) appelle à la poursuite de l’action syndicale en «développant les actions et en les diversifiant dans les prochains jours voire les prochaines semaines». Jusqu’à présent «les industiels privés et coopératifs sont restés sourds face aux demandes dex producteurs». La FNCL (coopération laitière), qui a tenu à expliquer les causes de cette crise laitière dans une conférence de presse, n’a pas proposé de réelle porte de sortie . La FNCL souhaite la mise en place d’un fonds de régulation pour permettre aux entreprises de payer un prix du lait correct même si leurs débouchés ne sont pas bien valorisés. Ce fonds qui n’est pas une idée nouvelle serait financé par les producteurs de lait.
C. Ménard, demande «le regroupement»
Le député du Finistère (UMP), Christian Ménard, exprime «sa très vive inquiétude quant à l’avenir de la filière lait bretonne» dans un communiqué. Le député préconise de «restructurer la filière lait en incitant fortement au regroupement des laiteries». «En rompant leur isolement, celles-ci deviendraient plus fortes et donc réellement en mesure de défendre leurs intérêts en négociant des prix d’achat raisonnables avec les grandes surfaces.»
Confédération paysanne
au cœur de trois procès
Depuis le 7 septembre à Rodez, la Confédération paysanne est visée par trois procès avec une particularité : pour la première fois, une organisation syndicale sera l’objet d’un jugement en tant que personne morale. C’est ce qu’a expliqué le 1er septembre la Conf’ en annonçant qu’elle avait reçu l’appui de plusieurs organisations. Pendant le procès, une série de débats sera organisée portant notamment sur ce que le syndicat estime être une politique de «répression» à son encontre.