Actualité de la semaine
International
Protocole de Kyoto Jacques Chirac appelle à accélérer la lutte
A la veille de l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto, le 16 février, le président de la République a appelé les pays développés à fournir encore davantage d’efforts afin de diviser par quatre d’ici à 2050 les émissions de gaz à effet de serre. «Kyoto n’est qu’un premier pas», a déclaré Jacques Chirac lors d’une table ronde sur le changement climatique tenue le matin même à l’Elysée. Le prochain sommet du G8 sous présidence britannique, en juillet, doit être «l’occasion d’avancer dans cette direction», selon le président. A l’échelle de l’Hexagone, Jacques Chirac demande à la future Agence de l’innovation industrielle de développer des programmes de recherche dans «six domaines stratégiques» : la séquestration du carbone, le véhicule propre, la pile à combustible hydrogène, les biocarburants, le solaire et photovoltaïque, le bâtiment économe en énergie. Présent à la table ronde de l’Elysée, le président de la Fop, Xavier Beulin, a insisté sur le fait que l’agriculture pouvait, en consacrant 10% des terres arables d’ici 2010 pour les biocarburants, contribuer puissamment à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Viande bovine : le Brésil vise aussi la qualité et la traçabilité
«Le Brésil, avec ses 1,8 Mt de viandes bovines exportées en 2004, veut se lancer désormais dans la qualité et la traçabilité pour séduire les Européens», expliquait le 11 février Anne Bernard d’Ubifrance, qui revenait d’une étude au Brésil sur la viande bovine. «On a du mal à voir une faiblesse chez ce grand pays», déclare-t-elle. «Avec un potentiel énorme de 7% des terres agricoles mondiales, les professionnels brésiliens se fixent un objectif de quatre ans pour devenir les premiers exportateurs mondiaux sur l’ensemble du secteur des viandes». Pour parer au risque de déferlement de ces viandes sur le vieux continent, les éleveurs français se tournent vers le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, et vers Bruxelles, en espérant que la Commission européenne tiendra bon pour ne pas augmenter les contingents de viande bovine en provenance du Mercosur et pour maintenir des tarifs douaniers substantiels.
FAO : les faibles prix menacent les PVD
Dans un rapport intitulé “La situation des marchés des produits agricoles 2004”, la FAO estime que «la tendance à la baisse à long terme des prix réels des produits agricoles de base menace la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes dans les pays les plus pauvres du monde en développement». La FAO estime que cette menace est aggravée par l’existence de droits de douane et de subventions dans les pays développés. L’organisme dépendant de l’ONU insiste également sur «le pouvoir économique de certaines chaînes de distribution contrôlées par des multinationales». Le problème est particulièrement difficile pour les pays qui sont très spécialisés dans quelques produits d’exportation, selon le rapport, qui souligne le risque de fragilité et de dépendance des agriculteurs de ces pays.
Union européenne
Élargissement : D. Bussereau rassure sur les pays de l’Est
Les pays de l’Est qui viennent d’intégrer l’Union européenne sont des nouveaux marchés plutôt que de nouveaux concurrents, a estimé Dominique Bussereau interviewé sur France 2. Le ministre de l’Agriculture avait entamé les 10 et 11 février une série de visites dans ces pays en commençant par Budapest où il a rencontré les ministres hongrois de l’Agriculture et des Affaires européennes. Selon Dominique Bussereau, La productivité de ces pays est «plutôt plus mauvaise que la nôtre», mais leur population «attend des produits de qualité».
France
Projet de loi rurale : adoption définitive
Le Parlement a définitivement adopté le 9 février dernier le projet de loi sur le développement des territoires ruraux. Le texte élaboré par la commission mixte paritaire, et établissant la synthèse entre les propositions formulées par les deux chambres, a été voté dans la matinée par l'Assemblée nationale et dans l'après-midi par le Sénat.
Le texte final entérine la modification de la loi Evida en ce qui concerne la publicité en faveur du vin, en retenant la disposition introduite en seconde lecture au Sénat par le gouvernement. Il intègre aussi un article prévoyant l'application d'un «coefficient multiplicateur entre le prix d'achat et le prix de vente des fruits et légumes périssables».
Contrôle agricole : D. Bussereau pour une mission parlementaire
Dominique Bussereau n’est pas hostile à la constitution d’une mission d’information parlementaire qui étudierait les conditions dans lesquelles sont exercés les contrôles pesant sur les agriculteurs, notamment en ce qui concerne le respect des règlements européens. Le ministre répondait ainsi à une proposition faite par le député UMP de Saône-et-Loire, Jean-Paul Anciaux. Estimant que ces contrôles avaient «parfois un caractère inquisitorial» le député avait estimé qu’il était «souhaitable de vérifier que nous ne sommes pas victimes de notre tendance nationale à en faire trop». Reste que, comme l’a rappelé le président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré, l’initiative d’une telle mission d’information ne revient pas au gouvernement mais au parlement lui-même.
Assurance récolte : vives critiques de la CR et de la Conf’
«Au lieu d’apporter un soutien complémentaire aux agriculteurs sinistrés, la substitution partielle du Fonds national de garantie des calamités agricoles (FNGCA) traduit un désengagement progressif de l’Etat au profit d’un système d’assurance volontaire, donc d’une charge supplémentaire pour les agriculteurs», indique la Coordination rurale (CR) dans un communiqué, faisant suite au lancement de l’assurance récolte par Dominique Bussereau. Pour sa part, la Confédération paysanne (Conf’) constate que «l’Etat est prêt à dépenser plus pour moins de solidarité». Selon elle, «la réussite de cette privatisation, nouvelle forme de désengagement des pouvoirs publics, coûtera davantage à l’Etat que sa contribution au fonds de garantie contre les calamités». La Confédération paysanne privilégie plutôt une refonte du FNGCA qui s’ouvrirait aux contributions des industries agroalimentaires et impliquerait un plafonnement des taux de couverture et de remboursement.
Agroalimentaire : repli d’un demi milliard de l’excédent français
L’excédent agroalimentaire français est en repli d’un demi-milliard d’euros en 2004 par rapport à 2003. Ce fléchissement est dû principalement aux produits agricoles transformés dont les importations progressent plus fortement que les exportations. Les exportations (39,4 M d'euros) ont fléchi de 259 M d'euros par rapport à 2003, alors que les importations (31,4 M d'euros) ont progressé de 200 M d'euros, a indiqué le ministère de l’Agriculture le 15 février. L’excédent agroalimentaire, qui atteignait 8,5 M d'euros en 2003 et 2002, est retombé à 8 M d'euros. Les boissons et les viandes, dont les excédents diminuent, et les fruits, dont le déficit s’aggrave, contribuent le plus à la dégradation du solde général des échanges agroalimentaires.
Semences : le Gnis s’estime écouté par D. Bussereau
Reçus le 14 février par le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, les dirigeants du Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis) sont ressortis «satisfaits» de l’entretien, et avec le sentiment «d’avoir été écouté». Trois dossiers ont principalement été évoqués par Robert Pellerin, le président du Gnis : la propriété intellectuelle, la réforme de la Pac et les traitements de semences. Sur le premier point, le ministre se serait déclaré prêt à relancer le processus de transposition dans le droit français des dispositions de la convention internationale sur la protection des obtentions végétales, et ce, en tentant de trouver un créneau législatif dans un délai «raisonnable». Concernant la réforme de la Pac —et les difficultés que les producteurs de semences potagères et betteravières sont susceptibles de rencontrer, faute de bénéficier de références historiques—, Dominique Bussereau aurait déclaré être «conscient» de la situation et qu’il tenterait de trouver des solutions.
Gaucho/Regent : saisie du CE sur la portée de l’interdiction
La filière semences de maïs (Seproma, FNPSMS) a interrogé le ministère de l’Agriculture sur la portée de la suspension de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du Gaucho et du Régent sur les semences de maïs. Selon l’analyse des juristes de la filière, le retrait d’AMM des deux traitements de semences interdirait à la société de vendre le produit à un semencier pour le marché français, mais n’interdirait pas le semencier de produire une semence traitée au Régent ou au Gaucho à des fins d’exportation dans des pays où ces produits sont autorisés. Le ministre de l’Agriculture a transmis mi-janvier cette question juridique au Conseil d’Etat (CE) qui devra trancher. La réponse est espérée pour mars.