Nutrition animale
Acides aminés et vitamines : la dépendance à la Chine
La Chine a construit sa domination dans les additifs pour la nutrition animale au risque de conduire certains segments de marché à l’impasse.
La Chine a construit sa domination dans les additifs pour la nutrition animale au risque de conduire certains segments de marché à l’impasse.

Le marché des acides aminés destinés à la nutrition animale est un marché mondial. Il souffre actuellement de l’excès de capacités de production qui devrait perdurer dans les années à venir, même si la fièvre porcine africaine peut rebattre les cartes. La maladie réduit fortement les besoins en lysine, incorporée dans les aliments pour porcs, et impacte les marges des producteurs, au profit de la méthionine, plus utilisée en volaille. La Chine est en position dominante dans plusieurs productions comme la lysine et la thréonine, même si elle reste mineure dans certaines productions comme la méthionine, dominée par l’allemand Evonik (38 %) suivi par Adisseo, filiale du chinois BlueStar (21 %) et l’américain Novus (15 %). Martijn de Cocq, chef analyste chez FeedInfo News Service, a expliqué, lors du congrès FeedAdditives Europe d’Amsterdam le 26 septembre, que la combinaison d’une capacité excessive et d’une demande qui s’affaiblit modifie non seulement le niveau de prix mais aussi la nature des contrats qui auparavant passés une fois par an, deviennent trimestriels. Les producteurs, souffrant de la baisse de leurs marges, tentent de se réorienter vers des acides aminés mineurs mais à plus forte valeur ajoutée.
Le cas problématique de la B2 en bio
Du côté des vitamines, dans un marché qui souffre d’une augmentation de la volatilité des prix, la Chine domine quasiment toutes les catégories, a expliqué l’expert. Il constate toutefois que les capacités de production restent en général réparties dans le monde. Mais le pays écrase le marché mondial de la vitamine D3 500 et de la vitamine D Caplan. Certains producteurs ont réduit leur capacité à 70-80 % en raison du déploiement de nouvelles règles de sécurité sanitaire et de protection de l’environnement. C’est le cas pour la vitamine B2, produite quasi exclusivement à partir de souches de micro-organismes et dans les lots de laquelle l’UE a trouvé des fragments d’ADN non autorisés (OGM). La situation rend impossible l’approvisionnement des élevages bio à partir de sources chinoises.