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La tulipe sauvage, fleur du emblématique vignoble à préserver

La tulipe sauvage est une plante emblématique des vignobles. En forte régression depuis cinquante ans suite aux changements des pratiques viticoles, c’est aujourd’hui une espèce protégée qui fleurit à nouveau dans certaines parcelles.

La tulipe sauvage (Tulipa sylvestris subsp. sylvestris) fait l’objet de toutes les attentions dans les vignobles. Des mesures de conservation sont mises en œuvre en Pays de Loire par le Conservatoire botanique national de Brest avec un plan de conservation régional à partir de 2004. En Alsace également, cette tulipe des vignes fleurit à nouveau dans des parcelles où le désherbage chimique est banni et le travail du sol de retour comme l’explique Nelly Gilg, viticultrice à Mittelbergheim, « on la revoit en plus grand nombre depuis quelques années sur une parcelle de notre domaine arrachée en 2008 et où un labour profond a permis de faire repartir les bulbes. Elle s’est bien développée sous le rang et dans les rangées où le sol est travaillé ». Dans ce village, où beaucoup de vignerons ont fait le choix de pratiquer l’enherbement un rang sur deux dès les années 1970, les bulbes ont été préservés et aujourd’hui le logo du Syndicat viticole est d’ailleurs la tulipe sauvage.

Caractéristiques

Description et biologie

Tulipa sylvestris subsp. sylvestris appartient à la famille des Liliacées. Sa tige mesure 30 à 50 cm et sa fleur, d’un jaune vif, dégage un léger parfum. Elle résiste aux rigueurs des saisons grâce à son bulbe en partie souterraine. Sa période de repos s’étend de mai à octobre. En novembre, les premières feuilles apparaissent et se développent pendant l’automne et l’hiver. La floraison repart ensuite au mois de mars de l’année suivante, les vignes se couvrent alors de magnifiques et fines tulipes jaunes. La pollinisation est ensuite assurée par les insectes. C’est une plante vivace qui peut vivre plusieurs années. Elle se reproduit grâce à ses graines disséminées par le vent. Mais, c’est la reproduction végétative (production de bulbilles à partir des bulbes mères) qui est le principal mode de reproduction.

Menaces et préservation

Dans les années 1970, la tulipe sauvage a connu une très forte régression en raison de l’usage des herbicides qui ont remplacé les techniques traditionnelles de désherbage à la charrue et à la houe. Non seulement les feuilles étaient atteintes mais le désherbage chimique a supprimé la technique de « cavaillonnage-décavaillonage » qui participait au mode de propagation de l’espèce en disséminant les bulbilles. « Les essais de réintroduction de la tulipe sauvage dans le vignoble nantais montrent l’intérêt d’un travail du sol profond pour que le bulbe grossisse suffisamment et conduise vers une floraison », explique Cécile Mesnage, chargée d’études flore et habitats à l’antenne Pays de Loire au Conservatoire botanique national de Brest. L’enherbement n’est pas favorable au développement de cette tulipe. « Mais pratiqué un rang sur deux, il a permis la conservation des bulbes qui ont survécu à une taille beaucoup plus petite et en produisant juste une feuille, observe Nelly Gilg, la pratique du travail du sol en intercep plusieurs fois par an favorise le développement du bulbe, la floraison et sa multiplication. » Mais de nouveaux périls menacent la tulipe sauvage. « La cueillette par les promeneurs (pratique interdite) et surtout les sangliers qui sont très friands de bulbes », ajoute-t-elle.

Tulipa sylvestris subsp. sylvestris est l’une des 10 tulipes sauvages présentes en Europe, c’est une plante des terres cultivées, vignes mais aussi vergers et champs de céréales.

Il faut deux à trois ans pour qu’un bulbe ait suffisamment de force pour générer plusieurs feuilles et une fleur.

Elle affectionne les lieux ensoleillés et les sols argilo-calcaires.

La tulipe sauvage fait partie des espèces nationales protégées.

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