La hausse de l’acier et des plastiques impacte le prix des équipements avicoles
L’explosion des prix ne concerne pas seulement les matières premières agricoles. L’acier et les polymères plastiques connaissent une flambée qui va toucher le secteur de l’élevage.
L’explosion des prix ne concerne pas seulement les matières premières agricoles. L’acier et les polymères plastiques connaissent une flambée qui va toucher le secteur de l’élevage.
Branle-bas de combat chez les fournisseurs de bâtiments et d’équipements d’élevage. Depuis la fin de l’automne 2020, ils subissent de fortes augmentations des prix (en dizaines de pourcent) sur leurs achats de matières premières à base d’acier et de polymères utilisés pour la construction, les isolants, les produits en matière plastique.
Ils rencontrent des difficultés d’approvisionnement qui surenchérissent encore le prix. « On nous vend très cher en disant que c’est à prendre ou à laisser, car dans l’heure qui suit le lot peut être vendu plus cher », se lamente le directeur commercial d’un constructeur national spécialisé en avicole.
Lire aussi : Pourquoi les prix de l'acier et du bois s'envolent
Avec peu de stock d’avance et une part importante du coût matière dans le prix de vente, une hausse du prix des bâtiments sera inévitable. « Même le bois est en forte augmentation. Selon nos modèles de bâtiments, cela oscille entre +8 % et +15 % », précise ce directeur commercial. Qui plus est, ce constructeur va devoir annoncer cette hausse pour des commandes passées avant la flambée des cours.
Du côté des fournisseurs d’équipements, le son de cloche est le même, mais avec un impact plus modéré du coût matière. Chez Orela, Guillaume Raimbault assure que la hausse sera de l’ordre de 3 à 5 % car pour certains produits des stocks ont été constitués sur place et chez les fournisseurs. « Au-delà on risquerait d’arrêter notre activité », précise le directeur général. Le fabricant de systèmes d’alimentation Le Roy estime que ses tarifs devraient augmenter de 1 à 5 % selon les produits, quand un confrère prévoit une hausse globale de 2 % à partir de juillet
« Ce qui est très compliqué, admet ce directeur commercial d’un autre fabricant de mangeoires et silos, c’est que nous ne savons pas combien de temps nous pourrons tenir le tarif et garantir ce prix pour des installations qui auront lieu dans plusieurs mois, voire en 2022. » Or, les porteurs de projets ont besoin de visibilité, pour leur obtenir leur plan de financement et pour estimer l’intérêt de leur investissement. « Des projets risquent d’être reportés, voire annulés », se désole-t-il. Alors que les constructeurs et équipementiers ont mieux passé la crise Covid que prévu, le retour de bâton pourrait se produire cette année.
Pourquoi l’acier et les polymères augmentent
Commencées au mois de novembre, les augmentations de l’acier et des plastiques ont plusieurs origines. Pour l’acier de fonte, la Covid a fait chuter la demande mondiale, ce qui a poussé les aciéries à arrêter leurs hauts fourneaux (environ 50 % des volumes en Europe). La reprise de l’économie s’est faite plus vite que le redémarrage de cette industrie, ce qui a épuisé les stocks. Par ailleurs, l’UE impose des quotas d’importation sur certains aciers qui ont donc manqué. De plus, le minerai a aussi augmenté. Le prix de l’acier de fonte est passé de 250 € la tonne avant novembre à au moins 600 € en février.
Lire aussi : Apres la flambée des prix, la menace de pénurie
Quant à l’acier électrique issu du recyclage de la ferraille, il coûterait au moins 800 € la tonne. La ferraille a également augmenté. Les fabricants, dont la Turquie très grosse productrice, auraient gonflé leur marge pour récupérer leur manque à gagner de 2020. Une bulle spéculative s’est créée sans que les acheteurs ne réagissent.
Pour les polymères plastiques, le scénario est sensiblement le même : confinement, fermeture d’usines (volontairement ou pannes), redémarrage industriel plus précoce de la Chine augmentant la demande, fonte des stocks et ruptures logistiques, hausse du fret maritime et du pétrole. Le retour à la normale n’est pas entrevu avant plusieurs mois, le temps que tout l’appareil productif mondial se remette en route. Quoi qu’il en soit la demande chinoise restera forte estiment les experts.