Comment les éleveurs de volailles gèrent leur litière
Les chambres d’agriculture de Bretagne ont analysé les pratiques de gestion de litière d’éleveurs de volailles de chair bretons.
Les chambres d’agriculture de Bretagne ont analysé les pratiques de gestion de litière d’éleveurs de volailles de chair bretons.
Réalisée fin 2019 auprès de 42 éleveurs en poulet et dinde de chair (84 poulaillers spécialisés), l’enquête visait à mettre à jour les références, en particulier pour les élevages en poulet lourd où la litière est devenue un point clé de la maîtrise des pododermatites. Cela n’est pas sans conséquence sur les charges de litière qui ont plus que quadruplé en 10 ans pour le poulet sexé (1). Les trois quarts des éleveurs de l’échantillon achètent leur litière. La moitié utilise deux supports de litière. La paille reste la matière la plus utilisée, majoritairement broyée, mais il existe de fortes disparités selon les productions. En dinde (30 bâtiments), la paille broyée est largement dominante, au primopaillage (6-7 kg/m2) ainsi que lors des rajouts en cours de lot (6-8 kg). Les quantités ajoutées varient fortement selon les élevages, de 1 à 12 kg/m2/lot. Dans les bâtiments de poulets lourds équipés d’un sol bétonné (34 bâtiments), la paille broyée a disparu au profit de matériaux plus friables tels que la sciure, le granulé de paille ou la cosse de sarrasin. Les éleveurs n’utilisent qu’un seul support au primopaillage et épandent initialement en moyenne 1 kg/m2, à l’exception de la cosse de sarrasin, plus gourmande en paillage. Environ 2 kg sont rajoutés en cours de lot, surtout du granulé de bois ou de paille. Quant aux 13 élevages de poulet lourd sur terre battue, ils utilisent quant à eux majoritairement de la paille broyée comme litière de démarrage.
Un impact sur les pododermatites
L’enquête s’est aussi focalisée sur le taux de pododermatites (2)en fonction du support de litière dans les élevages de poulets lourds sexés. Elle confirme tout d’abord que les poulets sur sols bétonnés présentent moins de pododermatites, avec une moyenne médiane de 6 % contre 20 % en terre battue. Dans l’échantillon enquêté (sans chauffage de type radiant), il ressort que les lots élevés sur une litière principalement constituée de sciure et de granulés de paille ont des taux de pododermatites systématiquement inférieurs à 15 %.
Concernant les ajouts en cours de lot, ils sont réalisés dans deux tiers des cas en dinde à l’aide d’une pailleuse. En poulet sur sol battue, les repaillages sont majoritairement manuels. En poulet lourd sexé sur béton, seul un éleveur ne fait aucun rajout. Les autres le font souvent manuellement (ajout de granulés sur les zones humides), un tiers utilise une pailleuse.
Armelle Puybasset
(2) Taux du dernier lot renseigné.