La Frab Bretagne veut susciter des vocations pour se lancer dans l’agriculture bio
Les marchés de la viande bio, du lait bio ou encore des œufs bio sont en pleine croissance. Pourtant, en Bretagne, seulement 1/3 des reprises de ferme bio donnent lieu à une installation. C’est pour inverser la tendance que la Frab Bretagne a décidé d’agir. Campagne de communication sur les réseaux sociaux et partenariat avec Pole emploi visent un même objectif : susciter des vocations.
Les marchés de la viande bio, du lait bio ou encore des œufs bio sont en pleine croissance. Pourtant, en Bretagne, seulement 1/3 des reprises de ferme bio donnent lieu à une installation. C’est pour inverser la tendance que la Frab Bretagne a décidé d’agir. Campagne de communication sur les réseaux sociaux et partenariat avec Pole emploi visent un même objectif : susciter des vocations.
En Bretagne, 30 % des éleveurs bio partiront en retraite dans les sept prochaines années. Les principales fermes concernées peinent à trouver des repreneurs. « Faute de candidats, seulement 1/3 des reprises de ferme bio donnent lieu à une installation », souligne la Fédération régionale d’agriculture biologique (Frab) de Bretagne. « Dans les 2/3 des cas, les terres sont rachetées par d’autres agriculteurs, pas forcément en bio », précise la Frab Bretagne, dans son communiqué diffusé le 7 décembre.
Garder les surfaces en bio lors des rachats
La fédération constate que ce phénomène « fragilise la pérennité des exploitations labellisées AB ». En effet, à l’issue de ces rachats, une partie des exploitations repasse en conventionnel (3% en 2019). La fédération observe également que ces reprises nuisent globalement à l’élevage. « L’élevage bio nécessite d’avoir des terres à proximité de la ferme et de ses installations (étable, laiterie...), » explique Louise Le Moing, chargée de mission à la FRAB. « Le rachat des terres par un autre exploitant qui ne résidera pas sur place conduit souvent à l’arrêt de l’activité d’élevage, sans retour en arrière possible. »
Casser les clichés
Pourtant le marché de la viande, du lait ou encore des œufs bio est en pleine croissance. Il faut donc « susciter des vocations », estime la Fédération régionale d’agriculture biologique de Bretagne. L’organisation a donc décidé d’agir pour contrer cette tendance. Pour casser les clichés qui pèsent sur la profession, elle a lancé sur les réseaux sociaux, le 17 novembre, une communication intitulée « Eleveur bio, un métier loin des préjugés ». L’objectif de cette campagne est de contribuer à « valoriser un métier indépendant, engagé pour l’environnement, proche de la nature, sur un marché en pleine croissance et qui permet de se ménager des temps de loisirs et de vacances, » commente la Frab Bretagne.
Partenariat avec Pôle emploi
Dans la même logique, la fédération a signé également un partenariat avec Pôle emploi. Une première session de formation de conseillers de l’établissement public a débuté le 7 décembre. Les fermes bio créent en effet de nombreux emplois salariés et il faut donc que le personnel des agences bretonnes puisse informer les demandeurs d’emploi sur le métier d’éleveur bio et les opportunités de carrière dans ce secteur. De son côté, le réseau des agriculteurs bio de Bretagne propose un accompagnement spécifique à ceux qui souhaiteraient aller plus loin et devenir éleveur bio.
« Beaucoup de paysans et de paysannes bio de demain sont des personnes qui ignorent encore aujourd’hui qu’elles s’orienteront vers l’agriculture », souligne Julien Sauvée, président de la Frab Bretagne. « Il ne faut pas hésiter à s’informer ! » lance l’éleveur de porcs en Ille-et-Vilaine.