« La fertilité des sols en bio est difficile à maintenir en système autonome sans élevage »
Ingénieure régionale Ile-de-France à Arvalis, Delphine Bouttet expose les résultats d'un essai de système grandes cultures biologique autonome.
Ingénieure régionale Ile-de-France à Arvalis, Delphine Bouttet expose les résultats d'un essai de système grandes cultures biologique autonome.
« Une étude est réalisée depuis 2008 à Boigneville (Sud Essonne) sur l’autonomie d’un système grandes cultures biologiques sans élevage et avec labours. Il est apparu très vite que la luzerne maintenue deux ans avait besoin d’apport de soufre pour préserver sa productivité. Sur ce point, on ne peut être complètement autonome mais on peut l’être sur l’azote grâce aux légumineuses présentes dans la rotation.
Mais ces légumineuses pompent beaucoup de phosphore et de potasse, ce qui est à prendre en compte dans des sols où ces éléments manqueraient. La matière organique baisse même en restituant les pailles. L’introduction de couverts d’interculture réduit cet effet négatif. Au final, la meilleure solution pour augmenter le taux de matière organique est d’apporter du compost de déchet vert mais c’est onéreux.
Qu’en est-il si l’on ne travaille pas le sol en profondeur ? Le non-labour concentre la matière organique en surface mais même dans cette situation il m’apparaît nécessaire de faire des apports extérieurs. Des questions se posent sur la faisabilité d’un tel système sur le long terme vis-à-vis des adventices vivaces. Il me paraît difficile de ne pas faire un labour de temps en temps. Nous testons actuellement un équipement Ecomulch de broyage d’inter-rang avec guidage RTK pour voir s’il est possible de faire du non-labour avec couverture végétale en bio. Cet équipement permet de maîtriser le développement du couvert. »