La collecte laitière des principaux exportateurs mondiaux est toujours en recul
La demande mondiale est toujours soutenue. Avec une offre laitière en recul, les tensions sur les marchés sont fortes et les prix des commodités toujours à des niveaux record.
La demande mondiale est toujours soutenue. Avec une offre laitière en recul, les tensions sur les marchés sont fortes et les prix des commodités toujours à des niveaux record.
« Les marchés laitiers mondiaux sont toujours sous tension du fait d’une offre inférieure à la demande mondiale. Une situation qui perdurera au moins jusqu’au pic de production laitière de l’hémisphère nord, résume Loïc Molère, économiste à Atla. Les opérateurs s’inquiètent de la capacité de rebond de la production européenne ce printemps à cause des coûts de production très élevés en exploitation, mais aussi à cause de la baisse importante du nombre d’élevages et de contraintes notamment environnementales. On vit un paradoxe : le prix du lait augmente, mais les contraintes sont très fortes et pèsent sur la production. Le facteur principal de la reprise reste la météo. Si elle est très favorable à l’herbe et aux fourrages, la production pourra repartir pour honorer la demande et les industriels laitiers pourront refaire des stocks, ce qui sera important pour fournir le marché au second semestre. »
Les derniers chiffres de collecte européenne montraient un repli en novembre (-1,1 %/nov. 2020) et en décembre (-1,3 %/déc. 2020). L’Irlande s’essouffle, avec un net ralentissement de sa croissance en novembre (+2,4 %). Elle accuserait même une très légère baisse en décembre (-0,9 %), alors que sur l’année la collecte est en hausse de plus de 5 % (source : Clal). Pour le reste, pas de surprise, les grands pays laitiers étaient tous en baisse sauf l’Italie (+1 % en décembre) et la Pologne (+1,5 %).
La Nouvelle-Zélande dégringole
Aux États-Unis, la collecte était en légère baisse en novembre (-0,4 %) et en décembre (-0,1 %). En Nouvelle-Zélande, la collecte chute de 5 % en décembre et de -3,4% depuis juin 2021, à cause de mauvaises conditions météo. Or, c’est le principal fournisseur mondial en hiver. Ce repli alimente donc les hausses de prix sur les marchés. Les enchères Fonterra du 15 février ont atteint de nouveaux records pour le cheddar, le beurre, les poudres de lait.
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En France et en Allemagne, le prix du lait conventionnel augmente
Le prix du lait conventionnel (hors signes de qualité) en France continue d’augmenter. Selon l’enquête mensuelle de FranceAgriMer, il se situe en décembre 2021 à 361,50 euros pour 1 000 litres de lait standard (à 38 g de MG et 32 g de MP), soit près de 34 euros de plus qu’en décembre 2020 (+10 %). Cette hausse est liée aux cours historiquement élevés des commodités. La valorisation beurre-poudre dépasse largement les 500 euros pour 1 000 litres en janvier.
Le prix du lait biologique continue de baisser. Il plafonne à 466 euros pour 1 000 litres en décembre 2021 soit 3,6 % de moins qu’en décembre 2020.
En Allemagne, le prix du lait conventionnel de décembre 2021 s’élève à 395 €/1000 l (calculé sur les mêmes bases que le prix français) soit une hausse de plus de 70 euros sur un an. En moyenne annuelle, le prix allemand s’élève à 349 €/1000 l (+33 euros par rapport à 2020) et dépasse le prix moyen français qui est de 343 €/1000 l en 2021 (+15 euros par rapport à 2020).
La collecte de lait de vache en France est toujours en baisse sur la fin de l’année 2021. En décembre, elle diminue de 2,7 % par rapport à décembre 2020 selon l’enquête mensuelle de FranceAgriMer. Nos estimations effectuées à partir du sondage hebdomadaire montrent que la baisse se poursuit en janvier, mais de manière plus atténuée à environ -1 %.
La part de lait conventionnel dans la collecte totale française baisse avec l’essor du bio. Elle est ainsi passée de 79,7 % en 2019 à 77,9 % en 2021. Le bio pèse 5,2 % de la collecte totale française en 2021, contre 4,1 % en 2019. La part de lait en AOP/IGP progresse également, de 16,2 % en 2019 à 16,9 % en 2021.