La CIAB incite ses éleveurs à adapter leurs poulaillers
Pour coller à une demande qui évolue vite, la coopérative des aviculteurs du bocage vendéen a présenté ses actions pour renouveler son parc de bâtiments, quelques jours avant la mise en service d’un nouveau poulailler.
Pour coller à une demande qui évolue vite, la coopérative des aviculteurs du bocage vendéen a présenté ses actions pour renouveler son parc de bâtiments, quelques jours avant la mise en service d’un nouveau poulailler.
Près de 300 éleveurs et candidats potentiels à l’installation étaient attendus à la porte ouverte organisée dans le nouveau poulailler de Rodolphe Morin, à Vix en Vendée. Installé en 1998, avec aujourd’hui 70 ha de cultures de vente, Rodolphe a souhaité créer un atelier hors-sol « pour créer un revenu supplémentaire sur l’exploitation et faire face à la conjoncture en céréales, explique-t-il. Je me suis tourné vers la Ciab qui m’a conseillé pour le choix du bâtiment. » Le poulailler de 1 350 m² a été conçu pour être performant, polyvalent en dinde-poulet et pour respecter le cahier des charges Nature d’éleveurs de LDC qui prend plus en compte le confort de l’animal. Il allie une ventilation Skov à extraction haute, avec 7 cheminées, 38 trappes de chaque côté et trois turbines en pignon, un chauffage par canons à gaz, des fenêtres de chaque côté assurant la lumière naturelle, des perchoirs, un sol bétonné, des abords soignés. Spécificité du bâtiment : des longrines en PVC « qui facilitent le nettoyage et la désinfection et améliorent l’isolation, sans grosse différence de coût par rapport au béton », précise l’éleveur. Autre innovation : l’utilisation de miettes et granulés de paille pour confectionner la litière. « L’objectif est de limiter les pododermatites, ajoute Rodolphe Morin. De plus, je n’étais pas équipé pour utiliser ma propre paille. » L’élevage sera suivi par la Ciab pour étudier l’impact des granulés de paille sur les pododermatites. L’investissement s’est élevé à 396 470 € (294 €/m2), sur lequel l’éleveur a reçu une aide PCAE de 36 000 € et une aide Ciab de 2 300 € liée aux démarches administratives. La coopérative lui versera également une prime de 3 €/m² par an pendant douze ans et il bénéficiera d’une marge garantie pendant cinq ans.
Des aides pour passer en lumière naturelle
Chaque année, 5 à 10 bâtiments neufs de 1 300 à 1 700 m², soit 10 000 à 15 000 m², sont ainsi mis en place au sein de la Ciab. 15-20 % des poulaillers, et sans doute plus dans les années à venir, sont par ailleurs rénovés. « Après une phase de croissance pour répondre aux attentes de Maître Coq-LDC, nous sommes actuellement en phase de renouvellement du parc, précise Jean-François Brosset, responsable développement de Cap Élevage, l’organisation de production filiale de la Ciab. Un axe est la construction de bâtiments neufs. Un autre est la rénovation des outils existants pour favoriser leur transmission et qu’ils répondent au cahier des charges Nature d’éleveurs. » En 2019, la Ciab offre une aide aux éleveurs qui investissent dans ce sens, notamment par la mise en place de la lumière naturelle, soit 10 €/m² d’aide directe et 5 €/m² d’aide remboursable à la trésorerie. Cette incitation est prévue pour durer cinq ans.
« Actuellement, 10 % du parc répond au cahier des charges Nature d’éleveurs, souligne Jean-François Brosset. L’objectif est d’atteindre 100 % en 2022, avec la difficulté toutefois de trouver des entreprises habilitées à intervenir sur des bâtiments amiantés. » Un autre axe pour la Ciab est de réduire le taux de pododermatites. « En deux ans, ce taux est déjà passé de 80 % à 50 %. Et l’objectif est de descendre en dessous de 30 %, en travaillant sur les litières, avec les sols bétonnés… » Des primes de 4 €/t en poulet et 6 €/t en dinde ont été instaurées pour les élevages respectant à la fois le cahier des charges Nature d’éleveurs, la charte sanitaire de la Ciab, la charte biosécurité nationale et un taux de pododermatites de moins de 30 %. Une réflexion est également menée sur la mise en place de jardins d’hiver.
Développer l’enlèvement mécanisé des dindes
Une machine de ramassage mécanisé des dindes était présentée lors de la porte ouverte. Propriété de la Ciab et exploitée par la société Lignier, elle est actuellement utilisée par seulement 3 à 4 adhérents de la Ciab et quelques élevages d’autres groupements. « L’enlèvement mécanisé des dindes présente de nombreux avantages et nous souhaitons le développer, précise Maxime Marchand, technicien à Cap Élevage. Il répond au manque de personnel, réduit la pénibilité du travail et limite le risque d’accident, ainsi que les saisies liées aux pattes cassées. De plus, cela donne plus de souplesse dans les plannings avec le ramassage de jour. Par contre, la machine nécessite l’implication de l’éleveur pour préparer son bâtiment, ce qui représente 1 heure de travail avant l’enlèvement. Une autre contrainte est la nécessité d’une surface plane de 15 m par 30 m devant le bâtiment pour l’installation de la machine. »