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La chaudière à biomasse rentabilisée en 7 à 15 ans en volailles de chair

S’équiper d’une chaudière à biomasse demande des investissements lourds, d’où l’intérêt de bien dimensionner l’installation et d’étudier sa rentabilité en amont.

Quel dimensionnement de l’installation faut-il prévoir ?

En volaille de chair, les chaudières doivent être capables de répondre à des appels de puissance très élevés sur des périodes ponctuelles, notamment en milieu de lot, lorsque les besoins de ventilation (et donc de chauffage) augmentent pour combattre l’hygrométrie. « La puissance de la chaudière doit être ajustée au cas par cas. Elle varie en fonction des caractéristiques du bâtiment (réglages de ventilation, niveau d’isolation) et du combustible utilisé, explique Laurent Somer, conseiller énergie de la chambre d’agriculture de Bretagne. On table en général sur une puissance de 100 kW pour 10 000 mde poulailler de chair. Attention à ne pas sous dimensionner la chaudière ! » Il y a aujourd’hui deux écoles concernant le dimensionnement : soit la chaudière à bois répond à 100 % des besoins de chauffage, soit elle est complétée par une chaudière à gaz.

« Cette deuxième option présente un intérêt grandissant dans les projets avec plusieurs poulaillers, car elle réduit le coût total d’investissement (jusqu’à 20-30 %). » L’installation comprend alors une chaudière à bois moins puissante qui couvre au moins 80 % des besoins de chaleur annuels. Elle est reliée en cascade à une chaudière à gaz qui complète automatiquement la production de chaleur lors des pics de demande. « Au-delà de son intérêt économique, cette solution pour les grands sites a l’avantage de mieux répondre aux faibles besoins de chauffe en début de lot, d’optimiser le rendement de combustion et d’apporter une sécurité en cas de panne. »

Quel est le coût d’investissement ?

Le prix d’une chaudière de 200 kW correspondant à 2000 m2 de poulailler est d’environ 40 000 €. « Le coût total d’investissement est au moins multiplié par trois en intégrant le réseau de chaleur, les aérothermes ou le local pour la chaudière, soit 60 €/m2. » En fonction du dispositif sollicité (Plan bois énergie ou fonds chaleur), l’installation peut être subventionnée à hauteur de 20 à 50 %.

Quelle est la durée de vie d’une chaudière ?

Les chaudières biomasse ont une durée de vie comprise entre 20 et 25 ans. Elle dépend notamment de l’intensité de fonctionnement de la chaudière.

Quel est le retour sur investissement ?

« Les chaudières à biomasse sont souvent remboursées sur 10 à 15 ans, hors subventions, soit 8-9 ans en intégrant les aides. » Ce retour sur investissement n’intègre pas les potentielles améliorations des performances techniques souvent citées par les éleveurs équipés mais dures à chiffrer, liées à l’absence de combustion interne (moins de CO2 et de H2O) et à un chauffage augmenté (durée, intensité). L’étude d’opportunité réalisée en amont des projets par la chambre d’agriculture de Bretagne compare l’économie de gaz et le coût global d’un projet de chaufferie bois (annuités d’emprunt, maintenance et combustible), hors subvention. L’étude sur 20 ans tient compte de l’augmentation annuelle des frais. "Par défaut, elle se base sur un approvisionnement externe où un camion vient livrer de la plaquette de bois en flux tendu (ce qui ne nécessite donc pas de hangar de stockage)", précise le conseiller en énergie. Il prend pour exemple un projet de chaudière de 200 kW pour chauffer deux poulaillers de 1 000 m2, consommant 19 t de propane par an, soit 9,5 kg/m2/an (voir graphique). « Pendant les 15 années de remboursement, le coût annuel global du chauffage au bois est légèrement supérieur à celui du chauffage au propane. Après 15 ans, l’économie annuelle est d’environ 10 000 €." Au bout de 20 ans, l’économie cumulée atteint plus de 30 000 €. L’économie cumulée sur 20 ans sera plus élevée avec un bois autoproduit (98 000 €) ou du miscanthus produit sur l’exploitation (117 000 €). Pour ce même exemple de projet, le coût de l’énergie sur 20 ans passe de 360 000 € avec du propane, à 163 000 € (bois acheté), 98 000 € (bois autoproduit) ou 65 000 € avec du miscanthus.

Évolution sur 20 ans du coût du chauffage au bois (1)

 
(1) Achat du bois + frais de maintenance + annuités.
Note : chaudière de 200 kW pour chauffer deux poulaillers de 1 000 m2 consommant 9,5 kg/m2/an de propane. Coût hors subventions.
Source : chambre d’agriculture de Bretagne.

Économie cumulée sur 20 ans selon le type de combustible

 
Note : hors subventions !
Source : chambre d’agriculture de Bretagne.

Légende : Différentiel de coût du chauffage au gaz (19 t/an de propane pour 2000 m2) et du chauffage à biomasse (énergie + maintenance + annuités)

(3 courbes superposées : bois déchiqueté, bois autoproduit, miscanthus autoproduit

Un intérêt croissant pour le miscanthus

Quand il est produit sur l’exploitation, le miscanthus utilisé comme combustible revient 2 à 3 fois moins cher que de la plaquette de bois achetée à l’extérieur. En tenant compte d’un coût d’exploitation de 400 €/an (frais d’implantation et de récolte inclus) et d’un rendement de 10 à 12 t/ha, la tonne de miscanthus revient à 30-35 €, sortie champ, en dessous du prix d’achat d’une tonne de plaquettes de bois achetée à l’extérieur (90-100 €/t). Culture tolérante vis-à-vis du type de sol, le miscanthus permet de valoriser des parcelles non exploitées. L’utilisation du miscanthus implique d’utiliser certains modèles de chaudières bois en capacité de le brûler, de par leur conception ou grâce à des réglages adaptés.

Chiffres clés

Coûts de l’énergie en février 2020

Gaz propane : 6,2 c€/kWh (800 €/t)
Bois extérieur : 2,7 c€/kWh (95 €/t à 25 % d’humidité)
Bois autoproduit : 1,6 c€/kWh (coût d’abattage et de broyage : 50 €/t à 50 % d’humidité)
Miscanthus : 1 c€/kWh (coût d’implantation et de récolte : 30-35 €/t)

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