Influenza H5N8 : Mise sous cloche des zones infectées du sud-ouest
Le département de la Dordogne sera le premier à couper tous les liens épidémiologiques avec les zones infectées des quatre départements du sud-ouest où sévit l’épizootie d’influenza aviaire.
Le département de la Dordogne sera le premier à couper tous les liens épidémiologiques avec les zones infectées des quatre départements du sud-ouest où sévit l’épizootie d’influenza aviaire.
La décision avait fuité dans la presse locale lundi et elle a été présentée aux professionnels mercredi.
Le premier arrêté préfectoral interdisant les mises en place d’oiseaux d’un jour en provenance des couvoirs situés dans des communes classées en zone de surveillance règlementée influenza doit être pris jeudi 14 janvier ou vendredi 15. « Nous avons décidé vendredi dernier de prendre des mesures conservatoires pour la Dordogne, explique Franck Martin, responsable santé et protection animale de la DDCSPP, dans la mesure où ce département est encore indemne et qu’il y a un bassin de production avicole assez important à préserver. »
Les couvoirs encore en zone indemne pourront continuer leurs livraisons, et ceux situés en zone de surveillance moyennant des conditions particulières. De plus, aucune mise en place ne sera acceptée en Dordogne pour les animaux de plus d’un jour, issus des territoires situés en zone de protection.
Aller au-delà de la réglementation
La décision est motivée par l’extrême rapidité de la propagation de la maladie, estimée à plusieurs km par jour, et par l’urgence à resserrer la biosécurité d’un cran.
« Nous aimerions qu’une position harmonisée par le niveau national soit adoptée rapidement, ajoute-t-il. On espère cette décision d’ici vendredi. On ne veut pas que la Dordogne reste isolée du reste du monde, avec ses exigences particulières. »
Pour aller plus loin, le souhait de la Dordogne est aussi de mettre en place une compartimentation des territoires infectés, allant au-delà de la réglementation. Elle concernerait tous les acteurs de la filière avicole qui devraient restés confinés dans leurs zones. Que ce soit le personnel (techniciens, vétérinaires, intervenants extérieurs) ou les transports (camions d’aliment, de ramassage, de gaz). Ils n’en sortiraient qu’en appliquant des mesures de décontamination strictes.
« Nos agents des services vétérinaires qui interviennent depuis un mois en appui dans la zone infectée appliquent un protocole strict à leur retour : nébulisation supplémentaire de désinfectant à l’intérieur du véhicule dédié et agents interdits de terrain pendant 3 jours au minimum. Face à ce virus hyper contagieux, il faut appliquer un cloisonnement dans l’espace, et si cela n'est pas possible, au moins dans le temps. »