Marchés financiers
Hausse des échanges des contrats Euronext pendant la crise du Covid-19
La progression des exportations françaises de blé tendre et d’orge sont à l’origine de la hausse de l’activité sur le contrat à terme Euronext blé tendre numéro 2, affirme Nicholas Kennedy, directeur de la division matière première de la société boursière. Une hausse des volumes échangés est également rapportée pour les contrats colza et maïs, pour différentes raisons.
La progression des exportations françaises de blé tendre et d’orge sont à l’origine de la hausse de l’activité sur le contrat à terme Euronext blé tendre numéro 2, affirme Nicholas Kennedy, directeur de la division matière première de la société boursière. Une hausse des volumes échangés est également rapportée pour les contrats colza et maïs, pour différentes raisons.
La pandémie de Covid-19 ne semble pas avoir affecté les échanges de contrats à termes agricoles de la société Euronext. En effet, selon les données de cette dernières, l’activité sur les contrats blé tendre, maïs et colza ont augmenté de concert entre janvier-juin 2019 et janvier-juin 2020.
Hausse des échanges du contrat blé tendre de 28% !
Dans le détail, le nombre de positions ouvertes sur le contrat blé tendre numéro 2 d’Euronext a progressé de 17% entre janvier-juin 2019 et 2020 et le volume moyen par jour de 28%, soit une position ouverte de 319 102 lots au 7 juin 2020 et un volume moyen de 50 635 lots sur la période. Cette hausse des volumes échangés « s’explique essentiellement par les bonnes performances françaises à l’export de blé tendre et d’orges. Etant donné que le volume exporté est plus important, les opérations de couvertures, afin de sécuriser les marges, sont plus nombreuses (…) Les volumes échangés sur la plateforme Euronext ont été bons, sans toutefois être records », explique Nicholas Kennedy, directeur des activités matières premières de la société.
L’échéance blé tendre mai 2020 a suscité une attention particulière « de la part des opérateurs et des régulateurs, remarque Nicholas Kennedy. Donnée intéressante : 608 lots ont été livrés aux silos agréés Euronext sur l’échéance mai 2020 (soit 30 400 t), contre 396 lots (19 800 t) en mai 2019.
La hausse de la volatilité des prix attire les opérateurs vers les contrats à terme
Durant ces deux dernières années, « il n’y a eu qu’une faible volatilité sur les marchés. La pandémie de Covid-19 a changé cette situation. (…) Quand les acteurs agricoles sentent une tension sur le marché physique, que les problèmes de livraison peuvent s’accentuer, le contrat à terme remplit plus encore son rôle de protection des marges, d’outil de gestion de risque efficace et surtout sécurisé, grâce à l’absence de risque de crédit et à la garantie de bonne fin assurée par la chambre de compensation, LCH SA. Notre contrat est bien le miroir du marché physique », se réjouit Nicholas Kennedy.
Un « shift » depuis les USA vers l’Europe
Autre élément de satisfaction : « nous constatons un « shift » depuis les Etats-Unis vers l’Europe ces dernières années, incluant l’Europe de l’Ouest et la mer Noire, du fait que l’Europe est désormais le principal exportateur de blé tendre au monde. Notre contrat représentant un prix de blé tendre à l’export, il est donc devenu, en 25 ans seulement, une référence, alors que la référence de Chicago existe depuis le 19e siècle ! », ajoute Nicholas Kennedy. Ce dernier rappelle que pour l’année calendaire 2019, « l’équivalent de 3,5 fois la production de blé tendre européen, soit 450 Mt, ont été échangés sur la plateforme Euronext !».
Progression des échanges des contrats maïs et colza de 11% et 15%
Concernant le contrat maïs, Euronext constate une hausse des volumes moyens échangés par jour de 11% entre janvier-juin 2019 et 2020, atteignant une moyenne de 1 640 lots. Nicholas Kennedy explique la hausse de l’activité par « la diversification des points de livraison possibles pour notre contrat, reflétant davantage le marché d’importation européen ». Du côté du contrat colza, les volumes moyens échangés par jour ont augmenté de 15% sur la même période, soit une moyenne de 8 766 lots. Ceci en raison notamment « de la forte volatilité observée sur le marché du pétrole, et ce depuis la mi-mars », rapporte Nicholas Kennedy.
Plus généralement, Nicholas Kennedy se satisfait du fait que des livraisons physiques ont été constatées sur « presque tous les silos agréés Euronext, tous types de contrats confondus (blé tendre, maïs, colza), ce qui rappelle l’intérêt d’avoir plusieurs points de livraison. Cette stratégie a renforcé la sécurité du contrat en cas de livraison à l’expiration ». Enfin, le dirigeant se félicite que « 75 % des utilisateurs des contrats à terme sont des opérateurs du marché physique ».