Aller au contenu principal

Groupama : « le développement de l’assurance prairie reste confidentiel »

Lancée en 2016, l’assurance prairie subit la concurrence du fonds de garanties des calamités agricoles, préjudiciable à son développement. Interview de Delphine Létendart, directrice du marché agricole et Guillaume Suc, responsable assurance climatique sur récoltes, chez Groupama.

limousines suitées au pré
© C.Delisle

Comment fonctionne l’assurance prairie ?

Guillaume Suc - L’assurance prairie assure un capital défini à partir du besoin fourrager de l’exploitation. L’éleveur détermine lui-même la quantité d’herbe à assurer en fonction de son cheptel, des autres apports fourragers hors prairies (maïs ensilage…) et des achats d’aliments. Le prix assuré est fixé par l’éleveur et correspond au prix moyen de rachat en fourrages sur l’exploitation, en tonnes de matière sèche. Il décide également du seuil de risque qu’il souhaite prendre, entre 20 et 30 %.
Les souscriptions s’effectuent de novembre à mi-mars pour une couverture jusqu’au 30 novembre de l’année. L’ensemble des modalités se fait en ligne.
L’assurance prairie se base sur une couverture indicielle qui permet de suivre la quantité d’herbe produite tout au long de la campagne à partir d’un suivi par satellite. On détermine un indice de référence historique sur les cinq dernières années, après retrait de la meilleure et de la plus mauvaise, pour éviter une vision de sous ou de surestimation du potentiel de production.
Si l’indice de l’année estime une perte supérieure à votre référence historique et au seuil d’intervention choisi, une indemnité sera automatiquement versée au souscripteur sans déclaration préalable.
Ce contrat est subventionné par les pouvoirs publics dans le cadre de la PAC jusqu’à 65 %.

Où en est l’évolution des souscriptions ?

G. - S. - Lors du lancement de l’assurance prairie, nous avons volontairement choisi de limiter le nombre de souscripteurs afin d’améliorer le produit dans une logique de coconstruction.
Delphine Létendart - Aujourd’hui, le dispositif fonctionne parfaitement mais rencontre une contrainte principale à son développement : il est en compétition avec le fonds de garanties des calamités agricoles, proposé par l’État. Ce dernier, qui exclut les éleveurs assurés, part d’une situation différente pour la mesure des pertes et dispose de modalités de seuil et de franchise distinctes. Les souscripteurs d’une assurance prairie ont ainsi un sentiment d’inéquité.
Tous les acteurs travaillent sur le sujet pour trouver des solutions et les conditions nécessaires au développement de l’assurance prairie.
Ainsi, sur le territoire, tous prescripteurs confondus, moins de 2 % des prairies sont assurées.

Quel est le profil des éleveurs ayant d’ores et déjà souscrit un tel contrat d’assurance ?

D. - L. – On assure des prairies sur l’ensemble du territoire, avec une légère tendance supérieure dans la partie Est de la France. Le profil des souscripteurs est assez varié mais on trouve principalement des éleveurs de bovins, lait, viande ou mixte avec une moyenne à 150 UGB pour 110 hectares de SAU. Le seuil de déclenchement de l’assurance généralement choisi est en moyenne à 25 %. Le contrat étant personnalisable, le coût est variable. Toutefois, les cotisations s’élèvent en moyenne à 21 euros/UGB et 31 euros/hectare avant subvention, soit respectivement à 10 et 14 euros, subvention déduite. Le taux de subvention est en moyenne d’environ 50 % et peut atteindre 65 % pour les contrats sans garanties complémentaires.

En 2019, année climatique très sèche, quel a été le taux de déclenchement de l’assurance ?

D. - L. - L’année dernière, la moitié de notre portefeuille a déclenché automatiquement une indemnisation avec une perte pouvant aller jusqu’à 75 % du potentiel de production. Ceci prouve bien que la protection du besoin fourrager des prairies fonctionne en cas d’aléas climatiques.

Une protection du besoin fourrager efficace en cas d’aléas climatiques

17 événements climatiques sont garantis

Coup de chaleur, coup de froid, coup de soleil, excès d’eau, excès de température, gel, grêle, humidité excessive, manque de rayonnement solaire, pluies torrentielles, pluies violentes, poids de la neige ou du givre, sécheresse, températures basses, tempête, tourbillon, vent de sable…

Les plus lus

<em class="placeholder">Eleveurs de vaches salers dans le Cantal</em>
Astuce d’éleveur : « Nous avons construit un local suspendu dans notre stabulation »

À Saint-Bonnet-de-Salers dans le Cantal, Martial et Julien Guillaume ont construit un local technique en hauteur dans le…

<em class="placeholder">Eleveur bovin viande et vaches charolaise à l&#039;estive dans les Hautes-Pyrénées. Pâturage, transhumance, agriculture de montagne.</em>
« Nos vaches charolaises transhument à 1 700 mètres dans les Hautes-Pyrénées »

Pierre et Damien Liarest, dans les Hautes-Pyrénées, emmènent chaque année une quinzaine de vaches charolaises en gestation…

paratuberculose bovine prélèvement élevage pédichiffonnettes
Paratuberculose bovine : un nouvel outil de dépistage en élevage allaitant

Pour détecter la paratuberculose bovine, le GDS de l’Aveyron a testé et validé un nouvel outil applicable en élevage allaitant…

<em class="placeholder">éleveur vétérinaire charolaise</em>
Santé animale : comment maintenir des vétérinaires aux côtés des éleveurs

Face au délitement du maillage vétérinaire dans les zones d’élevage bovin, les professions vétérinaires et agricoles, les…

Carte de la zone régulée au titre de la FCO 3 au 12 décembre 2024
FCO 3 : plus de la moitié des départements sont touchés

À date du jeudi 12 décembre 2024, le ministère de l’Agriculture annonce 8 710 cas de fièvre catarrhale ovine de sérotype…

MHE : moins de cent nouveaux foyers cette semaine

Entre le 1er juin et le 13 décembre 2024, 3 438  foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande